vendredi 31 août 2007

Monsieur Poulet : la mode éthique gonfle ses plumes

Avec "Monsieur Poulet", la mode éthique s'aventure dans le domaine du branché-décalé, tendance "Bal de l'Elysée-Montmartre" ou "Gala des ringards".

Monsieur Poulet, c'est une marque de t-shirts éthiques, adoptant la posture et l'univers rédactionnel de milieux jeunes, parisiens, branchés, tendance cool et contestataire. Référence possible, mais pas certaine, au film "Cocorico, Monsieur Poulet", pionnier du film de ficiton ethnographique, réalisé par Jean Rouch, Damouné Zika et Lam Ibrahim Dia en 1974.


Très décalé, l'univers de "Monsieur Poulet n'est pas accessible au commun des mortels, à la différence de ses t-shirts, créés sous la houlette de Caroline Lorfeuvre. Les visuels mettent en scène des modèles issus de la clientèle-cible, dans un contexte quotidien.

Le site de "Monsieur Poulet" fonctionne sur une démarche interactive avec les clients.

Il propose à ceux-ci d'envoyer leurs propres projets graphiques, les soumettant au vote des internautes inscrits, le processus pouvant aller jusqu'à l'impression sur une série de t-shirts ou hauts. Un blog traite de l'actualité culturelle en phase avec la tribu "Poulet".



Question éthique, les vêtements du volatile branché sont produits à partir de coton issu du commerce équitable avec des pays d'Afrique de l'Ouest et du Centre, transformé au Maroc, sous labellisation Max Havelaar.

"Monsieur Poulet" illustre l'incorporation d'un démarche de commerce éthique, de développement durable à un mode de vie et de consommation ciblé. Message : on peut contribuer à sauver la planète sans en faire une discipline ou une contrainte.

Thierry Follain


jeudi 30 août 2007

Ethical Fahion Show : la mode éthique s'expose

Evénement annuel de la mode éthique, l'Ethical Fashion Show rassemble chaque année des créateurs de mode de tous pays, à Paris. L'édition 2007 se tiendra du 11 au 14 octobre.

La mode éthique, respectueuse de l'environnement et de l'être humain, la mode éthique étend chaque année son influence. Les créateurs et producteurs de mode sélectionnés par l'Ethical Fashion Show doivent prendre en compte les normes de l'OIT (Organisation internationale du travail), favoriser le recyclage, travailler des matières naturelles, utiliser des ingrédients et des méthodes respectueux de l'environnement, avoir la volonté de parvenir à un juste rapport créativité/qualité/prix. Une démarche qui associe créativité et développement durable, apportant à celui-ci une nécessaire séduction.


Du 11 au 14 octobre, des créateurs de France, Mali, Cambodge, USA, Norvège, Australie, Norvège, voire Azerbaïjan, se retouveront au Tapis rouge, 67, rue du Faubourg Saint-Martin. Trois défilés sont prévus. Au terme du salon, le Prix EFS 2007 sera décerné au label le plus "éthique". Lauréat 2006 : la marque française Numanu, Label of Love.

Le site de l'Ethical Fashion Show…


Photo : Laure Maud, pour "Green is beautiful"

vendredi 24 août 2007

OMS : coopération mondiale contre pandémie


"Les maladies infectieuses se répandent géographiquement à une vitesse plus grande qu'en toute autre période historique" : tel est le constat effectué par le Docteur Magaret Chan, Directeur Général de l'Organisation Mondiale de la Santé, lors de la présentation du rapport annuel de l'organisation. Seule la coopération internationale permettra d'éviter un désastre majeur.

Dans notre monde toujours plus inconnecté, de nouvelles maladies apparaissent à un rythme sans précédent. Elles ont la capacité de franchir les frontières et de se propager rapidement.

Depuis 40 ans, on a identifié au moins 39 agents pathogènes nouveaux, parmi lesquels le HIV, les virus des fièvres hémorragiques Ebola et Marburg, et le SRAS.

Par ailleurs, des menaces séculaires comme la grippe pandémique, le paludisme ou la tuberculose constituent une menace contemporaine, suite aux mutations, aux résistances croissantes aux antibiotiques et à l'insuffisance des systèmes de santé.


L'OMS estime qu'il existe une forte possibilité d'émergence d'un fléau majeur comme le sida, le SRAS ou la fièvre Ebola, avec la perspective de millions de décès. Ses experts pensent que la prochaine pandémie sera probablement d'origine aviaire et pourrait affecter près d'un millird et demi d'humains.


Combattre les menaces nouvelles ou émergentes impliquerait entre autres une coopération renforcée au niveau mondial pour la surveillance, l'alerte et l'action en cas d'épidémie, la volonté mondiale de renforcer les capacités des infrastructures médico-sanitaires de tous pays, ainsi que l'accroissement des ressources affectées à la formation, à la surveillance, aux laboratoires, aux réseaux d'intervention et aux campagnes de prévention.

Cette volonté de coopération de l'OMS se manifeste actuellement en Ouganda, contre une épidémie de fièvre de Marburg, à travers un partenariat qui associe le Center for Disease Control and Prevention (USA), Médecins Sans Frontières, l'Uganda Virus Research Institute, l'African Field Epidemiology Network et des ONG locales.

Source : Reuters

Photos : OMS - AP


jeudi 23 août 2007

Abidjan toujours victime du Probo Koala

Un an après le scandale des déchets pétroliers toxiques déposés en pleine zone urbaine, les habitants d'Abidjan se heurtent toujours aux manoeuvres de l'Etat et à la mauvaise foi de Trafigura, affréteur du "Probo Koala", cargo qui a transporté, voire généré les déchets.


Officiellement, les 581 tonnes de "slops", mélange de résidus pétroliers et de soude caustique ont causé la mort de 16 personnes et en ont intoxiqué des dizaines de milliers. Cela n'a pas empêché l'Etat ivoirien d'abandonner toute poursuite contre la société suisse Trafigura, en échange d'une indemnité de 100 milliards de francs CFA, soit 152 millions d'euros.


Sur cette somme, qui devait être aussi affectée à la dépollution, 30 millions seulement iront aux victimes. On peut se demander à quoi servira le reste, puisque la société française Trédi, qui avait engagé les travaux de dépollution en septembre 2006, a dû interrompre ses interventions, fautes d'autorisations administratives.

D'après "Le Patriote", un journal d'Abidjan, certaines familles de victimes qui avaient eu le tort de faire des révélations à la presse ont été l'objet de pressions, tant du corps médical du CHU de Treichville que des autorités.

Il resterait 2 500 à 3 000 tonnes de substances contaminées à traiter, le ruissellement des eaux de pluie ayant aggravé la situation. La société Biogénie, les cabinets Environ et Burgeap ont été consultés cette semaine par le Gouvernement ivoirien.

En attendant, les avocats de Transfigura contestent le lien de causalité entre le déversement des déchets et les préjudices subis par la population des 14 communes touchées. Ils attribuent ceux-ci à une pollution déjà présente, et contestent, assez illogiquement, le fait que les millions versés puissent être interprétés comme une reconnaissance de responsabilité. Responsabilité qu'ils rejettent sur la société ivoirienne Tommy, qui a effectué les déversements.

De fait, l'implication de responsables locaux est patente dans le désastre. Parmi eux, Marcel Gossio, directeur du Port autonome d'Abidjan, proche du pouvoir, et les directeurs des douanes et du district d'Abidjan. Tous trois suspendus, ils ont été réintégrés par décret du Président Gbagbo en décembre 2006.

Pour les victimes, dont certaines meurent encore, et pour leurs familles, l'espoir réside désormais dans les poursuites engagées devant les tribunaux britanniques et hollandais.

La tendance actuelle à extrader, à défaut des coupables, les procédures, semble être une lueur d'espoir pour les populations africaines, trop souvent livrées aux appétits conjugués de leurs élites et d'entreprises internationales à faible taux de scrupules.

Sources : AFP - L'Usine Nouvelle - Le Patriote.


D'un clic : sur son site, Trafigura s'exempte de toute responsabilité…


mardi 21 août 2007

Congrès US : billets verts pour politique verte

Alors que les législations sur la limitation des émissions de gaz à effet de serre peinent à être votées, les membres du Congrès américain envisagent le vote de 2 milliards de dollars de crédits pour appuyer des initiatives concrètes en ce domaine.

2 milliards de dollars, c'est le budget projeté par les représentants américains pour financer les initiatives fédérales de recherche sur la réduction des gaz à effet de serre et la dépendance envers les ressources pétrolières. Les barrières entre Républicains et Démocrates tombent à cette occasion, les élus voyant là une occasion d'associer initiatives écologiques et projets électoralement porteurs.

Chargée de financer des programmes d'aide internationaux l'"US Export-Import Bank"devrait augmenter d'un milliard ses investissements dans des projets "verts". Le programme d'efficience énergétique et d'énergies renouvelables verrait ses fonds passer d'1,2 à 1,9 milliards de dollars. 44 millions iraient à l'énergie géothermique. Les états disposeriant de 6 millions pour aider les projets à portée environnementale.

L'attribution de certains crédits d'intérêt local est soumise à critique, comme le financement, à hauteur de 150 000 dollars, d'une maison à énergie solaire pour la Chambre de Commerce de Troy (Michigan), conçue par les étudiants de la Lawrence Technological University. Ce n'est pas en France qu'une telle jonction entre utile et agréable interviendrait...

Quoi qu'il en soit, Représentants et Sénateurs devront accorder leurs violons sur ces sujets. un affrontement est à prévoir avec la Maison Blanche, lors de la rentrée parlementaire, celle-ci déplorant, comme il se doit, le niveau élevé des dépenses programmées. En attendant, le vote de lois sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre à la source se fait attendre...


Source : LA Times.

jeudi 2 août 2007

Nanosolar : la révolution solaire

Créée en 2002, la compagnie californienne Nanosolar révolutionne le marché de l'énergie photovoltaïque en mettant en oeuvre une procédé novateur d'impression en couche mince, permettant d'épouser toute forme architecturale. Cette innovation nanotechnologique retient toute l'attention des investisseurs et du Département de l'énergie américain, qui a alloué 20 millions de dollars à la compagnie.

"Poser un panneau solaire sur chaque immeuble", telle est la devise (déposée) de Nanosolar. Créée en 2002 par Martin Roscheisen et Brian Sager, financée par les fondateurs de Google, la société californienne sert un objectif : proposer une énergie propre, abordable et abondante.

Pour ce faire, elle vise une baisse de 9/10ème des prix de vente par le recours conjugué à la technologie Cuivre, Indium, Gallium Sélénium (CIGS) et à l'impression de la surface photovoltaïque en couche mince sur film plastique, sur rotatives. Nanosolar abandonne ainsi la technologie à base de sicilium, victime d'une forte pénurie de matière première, et crée un support photovoltaïque souple, apte à épouser toute forme architecturale.

Actuellement, la compagnie californienne projette de recouvrir les toits de grands immeubles de bureaux ou centres commerciaux. Après 4 ans de recherches et de mise au point du procédé de frabrication, elle entame la fabrication dans son usine de San Jose.

Comme beaucoup d'autres sociétés engagées dans les énergies renouvelables, Nanosolar est suivie avec intérêt par les investisseurs privés, qui lui ont permis de lever 100 millions de dollars de fonds. Elle a par ailleurs été retenue par le Secrétariat à l'énergie américain, qui lui a alloué, en juin dernier, 20 des 168 millions de dollars investis par le Gouvernement dans le solaire d'ici 2009. Lesquels doivent être complétés par des fonds privés, pour atteindre un total de 357 millions.

Nanosolar vise également le marché européen. Associée à l'allemand Conergy, elle a ouvert une unité de production près de Berlin. Des concurrents comme le japonais Honda sont également présents sur le créneau du CIGS.

Le monde de l'énergie solaire semble bien entamer une nouvelle révolution...