Applicable au plus tard en 2015, la directive européenne 2006/71/CE durçit les critères de qualité des eaux de baignade en mer. La Fondation Surfrider Europe attire l'attention sur les risques de fermeture de sites côtiers au public, en publiant une simulation établie sur les bases de cette directive. D'après leur étude, 251 plages françaises pourraient être déclassées, et certaines interdites.
Désireuse de mobiliser grand public et pouvoirs publics sur les enjeux de la protection de la mer et du littoral, la Fondation Surfrider a établi une simulation de classement des plages françaises suivant les critères bactériologiques plus restrictifs de la directive européenne 2006/71/CE. Elle s'est basée sur les résultats des prélèvements effectués par 26 DRASS (directions régionales des affaires sanitaires) en métropole et dans les DOM, lors des saisons estivales 2004 à 2007.
251 plages, soit 15,5% des plages françaises, ne respecteraient pas la valeur impérative établie par la nouvelle directive. Et 22% d'entre elles seraient victimes d'un déclassement.
Le nombre de plages classées "excellente qualité" diminuerait légèrement, de 1122 à 1079. Les plage de bonne qualité diminueraient d'un tiers, de 420 à 287. La cote "eaux de qualité suffisante" serait par contre attribuée à 120 plages, contre 71 aujourd'hui.
Projection la plus grave de la simulation effectuée par Surfrider : le nombre de plages de qualité insuffisante progresserait de 4 à 131. Ce qui entraînerait une interdiction à la baignade, mesure que rejette par avance la fondation.
En 2007, en effet, les Etats membres de l'Union européenne ont mis 88 plages en interdiction. Surfrider considère logiquement cela comme un refus pur et simple de prendre les mesures permettant de revenir à une situation acceptable. Et une atteinte au droit des citoyens, baigneurs, surfers de jouir du littoral européen et de ses bienfaits.
Les conséquences économiques d'un tel classement seraient évidemment importantes, voire désastreuses. Il reste donc 7 ans aux autorités nationales et locales pour faire rentrer un maximum de plages françaises dans le peloton de tête des sites de baignade européens
Fondée en 1990 par des surfeurs soucieux de l'environnement marin, la Surfrider Foundation Europe lutte contre la pollution des plages, pour la préservation des côtes et la réhabilitation d'un littoral de qualité.
photo : Sara Heinrichs
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