lundi 26 juillet 2010

La Chine, premier consommateur d'énergie au monde : une croissance sous haute tension !

La Chine a consommé plus d'énergie que les Etats-Unis en 2009. 70% de l'énergie chinoise est produite avec du charbon, dans ce pays leader mondial des rejets de gaz à effet de serre. Pour poursuivre sa croissance, la Chine devra produire 1000  gigawatts de plus d'ici 2025. Un objectif difficile à atteindre avec le nucléaire ou les énergies renouvelables. Le tout dans un contexte de risques environnementaux croissants.

La Chine, premier pays consommateur d'énergie en 2009 - Chine consommation énergie 2009 - China and energy in 2009 - Terre Natale, le Blog du Développement durable - Par Thierry Follain, conseil en communication, rédacteur, web rédacteur - 06 87 29 38 73

En 2009, la Chine a consommé 2.252 millions de tonnes équivalent pétrole (tep), d'après l'AIE (Agence internationale de l'énergie). Soit 4 % de plus que les Etats-Unis (2.170 millions de tep). Le Gouvernement chinois minimise cette consommation à 2 132 millions TEP. Ce nouveau record résulte non seulement de la croissance chinoise (8,7% en 2009), mais aussi de la médiocrité du rendement énergétique en Chine, qui s'est amélioré de 1,7% en 10 ans, contre 2,5% aux Etats-Unis.
 
Un Américain consomme toujours cinq fois plus d'énergie qu'un Chinois, et reste le plus gros consommateur de pétrole de la planète. Ce qui n'a pas empêché la Chine de dépasser les Etats-Unis en 2007 en termes d'émissions de gaz à effet de serre.

L'insatiable demande en énergie de la Chine

Et ce n'est pas fini ! D'ici 2025, les Chinois devront augmenter leur production d'électricité de 1000 Gigawatts. Ce qui correspond à la capacité de 625 réacteurs nucléaires de type EPR ! A 5 milliards d'euros pièce. Pour l'instant, la Chine en a commandé deux. Ils devraient entrer en service en 2013 et 2014 (si cela se passe mieux que pour leurs équivalents français et finlandais). L'exploitation pétrolière et gazière se développe dans la région du Xinjiang. En septembre 2009, le gouvernement chinois a annoncé sa volonté de doubler la capacité de production d'énergie hydroélectrique du pays, en particulier par de nouveaux barrages sur le Yangtsé, un fleuve déjà mis à mal par les précédents. La production d'origine éolienne représentait 20 gigawatts, la 3ème mondiale, fin 2009. Mais 70% de la production d'électricité chinoise repose encore sur le charbon. Les importations de charbon ont donc bondi de 212 % en 2009, atteignant 125,8 millions de tonnes.

Le modèle chinois est-il viable à long terme ?

Cette croissance à marche forcée repose sur un prélèvement croissant des ressources mondiales en minerais, gaz, pétrole et charbon (l'Afrique fournit désormais un tiers du pétrole importé par Pékin). Ce développement  a un lourd coût environnemental et humain. Selon le premier recensement national des sources de pollution en Chine publié en février 2010, plus de 63 700 milliards de mètres cubes de gaz ont été déversées dans l'air en 2007, et 209 milliards de tonnes d'eau usées rejetées. 6 millions de sources de nuisance agricole, industrielle et résidentielle ont été répertoriées. Le recensement aura duré deux ans et mobilisé plus de 570 000 employés. Cette prise de conscience naissante sera-t-elle suffisante ? Selon Zhang Lijun, vice-ministre chinois à la Protection de l’environnement, « la Chine devrait battre les records de pollution et voir une nette amélioration lorsque le revenu par habitant avoisinera les 3 000 dollars”. 

Une course entre développement, environnement et « durabilité » à l'issue incertaine. En décalage avec une Europe qui délocalise, se désindustrialise, tout en durcissant ses mesures de protection de l'air, du climat et de l'environnement. Et en spéculant sur les marchés à terme du blé, du charbon, des métaux et ainsi de suite... A défaut d'autre chose, il y a comme de la contradiction dans l'air !


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