mercredi 27 juin 2007

greeNYC : la Grosse Pomme vire au vert

Le maire de New York, Michael Bloomberg, lance la campagne "greeNYC", destinée à transformer la Big Apple en ville écologique. Au-delà des 10 "astuces vertes" pour un meilleur comportement des New Yorkais, c'est la politique de la ville en matière d'aménagement, de services publics et d'environnement pour les 25 ans à venir qui est en jeu. Une cité dont la population atteindra 9 millions d'habitants en 2030.

Ce sympathique oiseau est la mascotte de la campagne "greeNYC" lancée par la Ville de New York pour une attitude plus citoyenne et écologique des New Yorkais.

10 "astuces vertes" sont suggérées aux New-Yorkais, dont, sans surprise, le recours à des ampoules basse consommation, les déplacements à pied ou en transports publics, la mise hors tension des appareils électriques non utilisés ou des climatisateurs dans les pièces vides. Le seul fait d'éteindre les appareils électriques non utilisés économiserait 40% de l'électricité consommée, comme l'a souligné avec surprise M.Bloomberg lors de sa conférence de presse.

Ce comportement citoyen est un des trois axes de "planNYC", plan sur 25 ans qui doit relever les défis auxquels est confrontée une métropole qui a pris beaucoup de retard dans ses aménagements depuis la banqueroute des années 80.

Trois challenges majeurs : "much bigger" (répondre aux besoins de 8,2 millions d'habitants, qui seront plus de 9 millions en 2030), "older infrastructure" (la signalisation du métro date des années 30, le réseau électrique des années 20...), "environment at risk". Ces retards doivent être comblés par une politique volontariste sur 25 ans.

Coût de la campagne : 2,5 millions d'euros, réglés par trois sponsors : Bank of America, Con Edison, fournisseur d'énergie local, et General Electric, fabricant d'ampoules et appareils ménagers . Marketing incitatif : les New-Yorkais recevront un bon d'un dollar pour acheter des ampoules GE économes en énergie avec leur facture d'électricité du mois d'août. Comme cela, chacun y trouve son compte...

D'un clic, le site greeNYC


L'Europe nettoie son ciel

Les transports aériens dans l'Union Européenne, c'est un chiffre d'affaires de 228 milliards d'euros et 4,1 millions d'emplois. C'est aussi 4% des émissions de gaz à effet de serre. D'où le lancement de "Clean Sky", initiative public-privé pour réduire à terme de 40% les émissions de CO2 et de 60% les rejets de nitrogène oxyde.

Le 20 juin, au Salon du Bourget, Janez Potocnik, Commissaire européenne chargée de la science et de la recherche a présenté l'initiative technologique "Clean Sky" destinée à optimiser les rejets polluants et le bruit émis par les avions à l'horizon 2015, qui sera celui d'un important renouvellement des flottes commerciales.

Commission et avionneurs européens contribueront au financement de ce programme à hauteur de 800 millions d'euros chacun.

Sachant que les vols internationaux ne sont pas soumis au Protocole de Kyoto, que leurs émissions de CO2 ont progressé de 73% entre 1990 et 2003, et augmenteront de 150% d'ici 2010, ce type d'intervention s'impose.

Simultanément, la FAA (Agence fédérale de l'aviation) a lancé l'initiative AIRE qui doit joindre les efforts des constructeurs européens et américains pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.


samedi 23 juin 2007

Nitrates bretons : la Commission à l'abordage !

La Commission européenne va saisir la Cour européenne de Justice (CJCE) le 27 juin prochain, en raison de la pollution persistante des eaux bretonnes par les nitrates. Amende requise : 28 millions d'euros.

Dans une déclaration du 21 mars dernier, la Commission menaçait de saisir la Cour européenne de justice pour infliger une amende de 28 millions d'euros à la France pour non respect d'un arrêt de la CJCE de 2001, condamnant la France sur la qualité de ses eaux potables.

Après un sursis de deux mois, la France a présenté in extremis de nouvelles mesures correctrices, qui n'ont pas convaincu la Commission... D'où la saisine de la Cour.

Pour le contribuable français, la facture pourrait s'alourdir d'une astreinte journalière de 118 000 euros...

Lire aussi : "Remous avec la Commission"


vendredi 22 juin 2007

A Meaux, on retourne à la plage

Dans les années 50-60, la Ville de Meaux avait sa plage en bord de Marne. La pollution croissante des eaux entraîna sa fermeture en 1970. Mené avec conviction par la Ville de Meaux et l'Agence de l'eau Seine-Normandie, le programme d'assainissement et de réhabilitation écologique "Marne-Pollution zéro" permet aux Seine-et-Marnais de retrouver les joies de la baignade dans le fleuve.

Feu vert de la DASS de Seine-et-Marne : la qualité des eaux de la Marne permet de se baigner sur les rives de Meaux. Ce retour à la plage a été permis par une politique à long terme portant sur la maîtrise de l'assainissement et la réhabilitation de l'écosystème fluvial

Financée avec le soutien de l'Agence de l'eau Seine-Normandie, la station d'épuration agrandie, rénovée traite les effluents urbains et industriels et comprend un bassin de rétention en zone industrielle pour éliminer les déversements en Marne par temps de pluie.

Traitant 15 000 m3 par jour, cette station élimine 95% des polluants avant rejet des eaux usées ou pluviales en Marne.

Parallèlement, la Ville de Meaux s'est attachée à réhabiliter l'écosystème de la Marne en créant la zone humide du Pâtis. Lancé en 2004, le projet associe espaces de loisirs et de détente, dont une plage flambant neuve, et espaces de biodiversité, sur une surface de 150 hectares, incluant une noue, bras mort connecté à la Marne, roselières et créations d'aulnaies.


Ce projet qui associe qualité de vie et réhabilitation des espaces naturels apparaît comme emblématique d'une démarche de développement durable.

vendredi 15 juin 2007

Remous avec la Commission européenne

Pollution des eaux bretonnes par les nitrates, non respect de la directive sur le traitement des eaux usées, non-transposition partielle de la directive sur les OGM : les contentieux entre la France et la Commission européenne sur les questions environnementales pourraient coûter jusqu'à 500 millions d'euros à notre pays.

Fabienne Keller, Sénateur du Bas-Rhin et rapporteur des crédits de l'écologie et du développement durable, faisait le constat des enjeux budgétaires liés aux sanctions européennes sur l'environnement, le 31 mai dernier.

Cause de ces sanctions : la lenteur française à appliquer le droit communautaire de l'environnement, qui nous situe à la 15ème place sur 25 pays de l'Union. Seul élément positif : les contentieux environnementaux ont diminué de 10 à 4 en un an.

La Commission Européenne perd patience en constatant que la directive sur la qualité des eaux superficielles destinées à la production d'eau potable, datant de 1975, est loin d'être appliquée en Bretagne. Effectivement, 32 ans pour appliquer un directive, c'est un peu long.

Déjà, en 2001, la Cour européenne de justice avait condamné la France pour dépassement de la concentration maximale de nitrates, soit 50 mg/L, dans 37 points de captage bretons. En 2004, 22% d'entre eux dépassaient la norme. La grande majorité se situaient entre 25 et 50 mg/L. La sanction de la Commission pourrait tomber en juin. Montant : 40 millions d'euros.

L'environnement n'est décidément pas un long fleuve tranquille : une amende de 400 millions pourrait être infligée pour non respect d'une texte de 1998 sur le traitement des eaux usées en ville.

Autre point noir : la transposition d'un directive de 2001 sur les OGM. Coût estimé : 42 millions d'euros.

D'autres dossiers sont dans le collimateur de la Commission : les habitats naturels, les véhicules hors d'usage, l'incinérateur de Fos-sur-Mer, l'expansion du port de Saint-Nazaire, les COV (composés organiques volatiles) et la qualité de certaines eaux de baignoire.

Espérons qu'Alain Juppé contribuera par son action à soulager le budget de la nation...


Un bilan sur l'eau en Bretagne, par l'Association Eaux et Rivières.

Le site de l'Observatoire de l'eau en Bretagne

carte : Agence de l'Eau Bretagne (teneurs en nitrates 2004)


mercredi 13 juin 2007

Vélib' : le vélo à la carte (bleue)

Le 15 juillet, les Parisiennes et Parisiens pourront se déplacer à vélo sans craindre de se faire dérober l'engin. La Mairie de Paris, le concessionnaire JC Decaux mettront en effet plus de 10 000 engins à leur disposition, dans 750 stations.

Un peu en retard sur le "Vélov" de Lyon, inauguré en mai 2005, le "Vélib'" parisien sera disponible à 10 648 exemplaires, dès le 15 juillet. 20 stations de démonstration ont été ouvertes cette semaine. 20 600 vélos seront disponibles fin 2007.

La Ville de Paris et JC Decaux visent 200 000 abonnés, l'abonnement annuel étant fixé à 29 euros. S'y ajoute un coût de location proportionnel au temps passé sur la selle ou au bistrot du coin, la première demi-heure étant gratuite, la demi-heure supplémentaire coûtant un euro, etc.

Bénéfice, en dehors de la diminution de la circulation automobile : les 200 000 Vélib'iens économiseraient 10 minutes de trajet par jour. D'où un gain tout théorique de 146 millions d'euros par an en heures de travail non perdues dans les transports.

Bénéfice également pour la Ville de Paris, qui percevra les recettes des vélos en libre service. Un gain estimé par "challenges.fr" à 17, 5 millions d'euros par an. Le contribuable parisien n'y trouvera donc rien à redire.

Bientôt, des embouteillages sur les pistes cyclables de la Capitale ! Et une rude concurrence avec bus et scooters... Question capital santé des utilisateurs de Vélib', ce n'est pas gagné !


D'un clic,le site "Velib"


lundi 11 juin 2007

Prius : la voiture hybride trace sa route

Toyota annonce avoir vendu 1 million de voitures hybrides essence-électricité, équipées de l'"Hybrid synergy drive", dont 345 000 hors du Japon. Leader sur ce segment, la Prius représente plus de 700 000 ventes.

Dès 1990, alors que le prix du pétrole était au plus bas, Hiroshi Okuda, le visionnaire Président de Toyota, lançait un projet de voiture hybride.Fort de son avance nourrie par 350 brevets et une multitude d'études-consommateurs, la firme japonaise caracole depuis 1997 sur ce segment.
Vendue à 700 000 exemplaires, la Prius a également trouvé le succès en Amérique du Nord et en Europe. En 2007, elle a représenté 40% des ventes d'hybrides aux Etats-Unis. Son succès s'affirme en France, avec 10 271 exemplaires vendus, dont 62% en 2006.

Les constructeurs américains ont emboîté le pas. Ford Motor Company propose l'Espace et des camions hybrides, GM (General motors) propose la Saturne Vue Green line, et introduira d'autres modèles cette année.

Réputés pour leur expertise de "diéselistes", les constructeurs français se hâtent lentement. PSA annonce la sortie de 307 et C4 hybrides diesel pour 2010. Renault compte sur son alliance avec Nissan pour développer cette technologie. En attendant, elle lance sa stratégie "Renault eco2", destinée à réduire les impacts environnementaux, de la production au recyclage des véhicules. Une démarche 100% durable...

D'un clic, le site français de la Prius

Mauvais buzz pour les abeilles

Etats-Unis et Canada sont frappés cette année par une disparition massive des abeilles. Un quart des apiculteurs américains ont perdu de 50 à 90% de leurs colonies, ce qui met en péril production de miel et pollinisation des vergers. Parasites, pesticides, microbes, maïs génétiquement modifié... aucune des causes évoquées ne peut pour l'instant suffire à expliquer cette désertion massive.

Selon les Inspecteurs apicoles américains, 24% des apiculteurs ont perdu plus de 50% de leurs colonies entre septembre 2006 et mars 2007. Certains en ont perdu 90%. Leurs pertes financières sont estimées à 112 millions d'euros. Au Canada, 40% des abeilles ont déserté les ruches, en moyenne.
Coût pour les apiculteurs américains : 112 millions d'euros. Autres victimes : les producteurs de fruits en quête de pollinisation pour leurs vergers, obligés d'importer des abeilles à prix d'or.

Les scientifiques se sont mobilisés, sans parvenir pour l'instant à une explication satisfaisante. Des parasites tels que le Varroa ? Pas plus que d'habitude. Pesticides tels que les néonicotinoïdes, qui diminuent les capacités d'apprentissage et d'orientation des abeilles ? Pas évident, puisque ces substances ont été interdites en Europe, touchée elle aussi par la régression des populations. Effets du maïs génétiquement modifié ? Rien de prouvé. Les germes pathogènes tiennent pour l'instant la corde, suite à une expérience à traitements multiples menée par Dennis Van Engelsdorp, spécialiste en apiculture pour l'Etat de Pennsylvanie et Jeffrey S. Pettis, entomologiste à l'USDA (United states department of agriculture). Celle-ci a démontré que l'irradiation des ruches avait donné les meilleurs résultats.


Van Engelsdorp a trouvé des traces de disparitions massives d'abeilles en 1869, 1923 et 1965.

Ce phénomène dommageable pour l'apiculture et la fruticulture résulte sans doute de plusieurs facteurs, guère favorables aux perspectives de préservation d'un environnement sain.

sources : LA Times, Le Nouvelliste

photo : Simon Figg


L'AFSSA s'oppose au retour du Regent

L'insecticide Regent, fabriqué à base de fipronil par BASF, ne recevra pas l'aval de l'AFSSA (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) pour son retour sur le marché. L'agence estime que les éléments de réponse fournies par la firme allemande ont été jugés "insuffisants pour permettre une évaluation complète des risques pour l'environnement".

Soupçonné de nuire aux abeilles, le Regent est interdit en France depuis février 2004. Le Gaucho de Bayer est banni depuis juillet 2004. La Commission Européenne, quant à elle, devrait renouveler prochainement l'autorisation de commercialisation du fipronil dans l'Union.

Une étude prospective 2002/2005 de l'AFSSA a déterminé diverses causes de disparition des abeilles, parmi lesquelles les parasites (Varroa, Nosema Ceranae) et l'affaiblissement de la biodiversité.
source : AFP

jeudi 7 juin 2007

Le Grand Lyon met Veolia sous pression

211 euros par an pour la consommation d'eau potable d'une famille avec deux enfants : trop, c'est trop ! En exigeant de Veolia une baisse de 15 à 20% du prix de l'eau, le Grand Lyon met la pression sur un des deux grands opérateurs du secteur.


Le Grand Lyon, c'est 57 communes et 1 300 000 habitants. La distribution d'eau potable y est assurée à 85% par Véolia, suivant un contrat 1986-2006. A l'occasion de la négociation quinquennale, la communauté d'agglomérations souhaite changer la donne financière.

Constat réalisé par un cabinet d'audit : à 1,76 euros le mètre cube, l'eau lyonnaise est la seconde plus chère de France. Ce n'est pas justifié par les prestations fournies. Cela va empirer si le contrat n'évolue pas.

Gérard Claisse, vice-président de la communauté urbaine, pointe le fait que la marge avant impôt de Veolia atteindra 20 à 24% en 2007. Conséquence : une famille avec deux enfants paie en moyenne 211 euros d'eau potable par an. Le Grand Lyon veut réduire cette facture à 170 ou 180 euros.

Mis en lumière également, le problème récurrent des provisions de renouvellement versées aux opérateurs chaque année pour couvrir, théoriquement, les investissements de remplacement de matériel.

Rarement réinvesties dans leur intégralité, elles permettent aux opérateurs d'effectuer de judicieux placements financiers.

Le "trésor de guerre" ainsi constitué par Veolia atteindrait 45 millions d'euros, sans compter les intérêts.

Selon Patrick Laurent, Vice-Président chargé des questions externes, le Grand Lyon souhaite voir les négociations bouclées pour novembre, faute de quoi l'avenant au contrat ne serait pas signé. Une commission réunissant la communauté urbaine, Veolia et une tierce partie devrait être désignée prochainement.


lundi 4 juin 2007

Reach touche (presque) au but

Destiné à maîtriser les risques liés à l'usage des substances chimiques employées dans l'Union Européenne, le règlement Reach est entré en vigueur le 1er juin. Il impliquera pendant 11 ans l'ensemble des entreprises productrices, utilisatrices et distributrices, qui rendront compte de leurs démarches à l'AEPC (Agence européenne des produits chimiques), basée à Helsinki.

Reach, c'était un peu l'Arlésienne de la politique environnementale européenne. Lobbies et gouvernements de tous bords ont pesé de tout leur poids sur la Commission européenne, pour aboutir à une version "allégée" du règlement.

Consommateurs et producteurs européens sauront, à terme, à quoi s'en tenir sur la toxicité des quelque 30 000 substances chimiques utilisées dans l'Union. 1500 d'entre elles seraient finalement soumises à autorisation.

La mise en oeuvre de Reach (Registration, Evaluation, Authorization and Restriction of Chemicals) impliquera l'ensemble des entreprises industrielles européennes. Chacune devra procéder à l'inventaire des substances qu'elle produit, importe et utilise sur tous ses sites (à raison de plus d'une tonne par an). Une chaîne de communication devra s'établir entre clients et fournisseurs, aboutissant à l'élaboration de mesures de prévention répertoriées sur une fiche de données sécurité (FDS).

Du 1er juin au 1er décembre 2008, les entreprises devront effectuer un pré-enregistrement auprès de la toute nouvelle AEPC (Agence européenne des produits chimiques), basée à Helsinki.

Viendra l'étape de l'enregistrement, après production d'un rapport d'évaluation et d'un rapport sur la sécurité chimique des substances concernées. Un partage des données sera assuré via les FEIS (forums d'échange d'informations sur les substances).

Les 1500 substances chimiques les plus toxiques seront progressivement répertoriées par la Commission Européenne. Elles seront soumises à autorisation de l'AECP.

La mise en application de Reach s'étalera jusqu'en 2018. Il en aura fallu du temps pour que les Européens puissent tout connaître de leur environnement chimique et de ses conséquences sur la santé, la génétique, et ainsi de suite !..

photo : bergoiatia.org