vendredi 4 avril 2008

Eoliennes : pourquoi tant de haine ?

En matière d'environnement, il est un sujet qui mobilise beaucoup en France. La pollution des nappes phréatiques ? L'avenir de l'énergie nucléaire ? Le diesel ? Les éthers de glycol ? Non : les éoliennes ! Un paradoxe national favorisé par la focalisation mondiale sur le thème du réchauffement climatique et du CO2.

Plus de 70 sénateurs ont co-signé la proposition de loi de Philippe Marini (UMP), visant à soumettre toute installation d'éolienne de plus de 50 mètres à une consultation du public. Ce type de projet est pourtant déjà soumis à étude d'impact et enquête public. Tout comme les lignes à Très Haute Tension, les grands projets d'aménagement... Comme le fut notre imposant parc de centrales nucléaires.

Cette proposition reflète en fait la vague d'hostilité anti-éoliennes française, les accusant de "défigurer" nos paysages, dévorer les subventions, ne produire que des quantités d'énergie ridicules, et ainsi de suite. Mais pourquoi tant de haine ?


My nucléaire is clean


Cette campagne reflète un paradoxe français, celui d'un pays qui a accepté dès les années 70 l'idée d'une énergie nucléaire 100% "propre", exempte de tout rejet de gaz ou d'effluents radioactifs, de toute contamination lors des transports de déchets, opérations de maintenance, ou du retraitement, spécialité nationale que le monde entier nous envie (d'une manière ambigüe). Certes, Tchernobyl, en 1986, et le mensonge de notre autorité "protectrice", le SCPRI du Professeur Pellerin, ont instillé le doute. Mais ont aussi focalisé l'attention sur les risques d'explosion, bien improbables dans les centrales françaises, pour masquer celui de la contamination au quotidien.


Co2, mon amour !


Tel pourrait être le cri des industriels et producteurs d'énergie nucléaire, de l'industrie automobile "diéseliste" et de bien d'autres intervenants économiques. L'effort de propagande "verte" actuel porte en effet principalement sur le réchauffement climatique, l'attention étant focalisée, non sur l'ensemble des gaz à effet de serre, mais sur les émissions de CO2. Exit les radionucléides dont la demi-vie se décompte en dizaines, centaines ou milliers d'années, exit les particules fines et très fines des moteurs diesel... Ces sujets devraient pourtant susciter notre vigilance.

Dans les pays nordiques, en Allemagne, les éoliennes bénéficient de ce "courant" "Tout sauf le CO2 !". Mais pas en France ! Les Français tiennent à leur paysage. En témoignent l'art des hangars commerciaux des sorties de ville, les rond-points omniprésents, le remembrement massif, l'aménagement des banlieues, voire les pavillons sur taupinière (sourire)...
Un paradoxe national.

Thierry Follain


PS : L'auteur de ces lignes est conscient du fait que l'implantation accélérée d'éoliennes sert aussi des intérêts 100% privés. Ceci dit : pas plus qu'ailleurs.


Photo : DR



1 commentaire:

Anonyme a dit…

Nous sommes une ville nation nucléaire et fière de l'être !