vendredi 10 décembre 2010

RT 2012 : sobriété énergétique pour habitat social, tertiaire, maisons et appartements


Grâce à la RT 2012, le rayonnement énergétique des habitations, lieux de séjour et de travail restera purement intérieur. Référentiel de base : une consommation d'énergie primaire inférieure à 50 kWh/m²/an. Application détaillée et contrôle de la mise en application de l'arrêté du 26 octobre  2010 posent cependant encore question.

RT2012, publication de l'arrêté du 26 octobre 2010 - Grenelle de l'Environnemment, RT 2012 - Sobriété énergétique du logement, en France - BBC Effinergie - RT 2012, Cep max, B Bio max - RT 2012 et ANRU - RT 2012 : surcoût - Terre Natale, le Blog du Développement durable, par Thierry Follain - terrenatale.blogspot.com

A travers l'arrêté du 26 octobre 2010, la RT 2012 traduit dans les faits l'objectif de sobriété énergétique fixé par le Grenelle I de l'environnement, dans sa loi de programmation du 3 août 2009. Le niveau d'exigence moyen est celui fixé pour l'actuel label BBC-Effinergie (qui inclut quant à lui une garantie de résultat). Soit une consommation d'énergie primaire inférieure à 50 kWh/m²/an (avant transformation et transport). A comparer avec les 130 kWh de référence pour la RT 2005, augmentés à 250 kWh, si chauffage électrique.
 
* Consommation énergétique, efficacité énergétique du bâti, et confort d'été : les 3 bases RT 2012

- Consommation énergétique du bâtiment, coefficient "Cep max". 

Cep max prend en compte la consommation d'énergie primaire maximale autorisée de l'habitation : chauffage, refroidissement, éclairage, production d’eau chaude sanitaire, pompes et ventilateurs.
L'exigence de consommation est modulable en fonction de la nature de la source d'énergie, des émissions de gaz à effet de serre des bâtiments, de leur surface, de leur type d'usage (collectif, non collectif)

La valeur de référence, 50 kWh/m²/an, varie suivant la localisation géographique, cela va de soi.



- Exigence nouvelle, 100% RT 2012 : B Bio max : efficacité énergétique du bâti. Elle porte sur le chauffage, le refroidissement et l’éclairage artificiel. Elle prend en compte l’isolation thermique, le niveau d’isolation, la mitoyenneté et en particulier la conception bioclimatique.

- Confort d'été dans les bâtiments non climatisés, estimé à partir de la Tic (température intérieure conventionnelle). Elle exprime la limite de température à ne pas dépasser en été, sans utiliser de système de refroidissement. Une mesure anti-climatisation énergétivore !

D'autres exigences minimales traduisent par ailleurs une volonté publique forte (même si celle-ci s'est quelque peu diluée depuis les jours fastes du "Grenelle") : obligation de recourir aux énergies renouvelables en maison individuelle, obligation de traiter des ponts thermiques (fuites de chaleur), obligation de traiter la perméabilité à l’air des logements neufs, etc.


* Octobre 2011, janvier 2013 :  dates d'entrée en vigueur de la RT 2012

La RT 2012 généralisera les critères BBC Effinergie aux bâtiments neufs à usage d'habitation dont la demande de permis de construire aura été déposée à partir du 1er janvier 2013.

Une exception : les logements situés en zones relevant de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru), qui devront être projetés "RT 2012" à compter du 28 octobre 2011. Sont concernés dans ces zones  les maisons individuelles, logements sociaux à usage locatif, foyers de jeunes travailleurs et cités universitaires.

Les bâtiments accueillant des bureaux, l'enseignement, l'accueil de la petite enfance et l'hôtellerie auront également la RT 2012 pour référence à compter du 28 octobre 2011.

La date de référence étant celle de la demande de permis de construire, bien des bâtiments entrant en construction après novembre 2011 ou janvier 2013 ne seront pas légalement soumis à la RT 2012. Ce qui ne signifie pas que leurs concepteurs et promoteurs ne s'intéresseront pas à la question.

* Qui contrôle la RT 2012 et comment ?


Certains professionnels soulignent la quasi-absence de contrôle officiel sur la norme thermique précédente, la RT 2005. " Je fais ce métier depuis 30 ans et j'ai été contrôlé deux fois sur le respect de la RT ", déclare ainsi Bruno Georges, directeur du bureau d'études ITF, sur LeMoniteur.fr.


La Direction de l'habitat, de l'urbanisme et des paysages (Dhup), semble miser sur l'autocontrôle, avec la délivrance d'une attestation de conformité à la fin du chantier. Le texte de loi " Grenelle 2 " précise qu'à l'achèvement des travaux, l'attestation de prise en compte de la RT 2012 pourra être délivrée par les maîtres d'œuvre, les architectes, les contrôleurs techniques, ou encore les organismes certificateurs.

D'où un débat parfois vif sur les compétences nécessaires s'engage à ce sujet entre architectes et thermiciens, sur le site du Moniteur. Pour illustration, le billet : " On connaît la compétence en thermique des architectes et des personnes réalisant les DPE ", plaisante François Amblard, Président de la Chambre de l'Ingénierie et du Conseil de France (CICF). Ancien membre du Conseil nationale de l'Ordre des architectes, Jacques Allier plaide pour une approche énergétique conjointe à l'approche architecturale.

Le test d'étanchéité final, exigé par les textes, entraînera, quoi qu'il en soit, des progrès conséquents dans la sobriété énergétique des bâtiments construits sous le régime de la RT 2012.

* Un surcoût RT 2012 moyen inférieur à 10% ?

D'après la synthèse " Réglementation thermique Grenelle Environnement 2012 ", publiée par le Ministère de l'Ecologie, de l'Energie et du Développement durable en juillet 2010, le surcoût de construction RT 2012 prévisible serait de 5 à 7% en 2013. Il pourra être supérieur si les constructeurs recherchent des performances optimisées. Pas totalement négligeable dans un contexte de nouvelle progression des prix de l'immobilier et de tension sur le marché locatif dans les principales villes françaises.

Sur 20 ans, l'économie énergétique résultant de la mise en œuvre de la RT 2012 est estimée à 5000 euros pour le collectif et 15 000 euros en maison individuelle.

* 150 milliards de kilowatts heure économisés

Le Ministère estime la réduction de la consommation d’énergie primaire à 150 milliards de kWh entre 2013 et 2020.

Il est sensiblement plus hésitant en ce qui concerne la réduction des émissions de CO2 : entre 13 et 35 millions de tonnes de CO2 (selon la méthode) entre 2013 et 2020 !

  • Quoi qu'il en soit, un pays qui a pratiqué, trois décennies durant (1970-2000), une politique énergétique du logement fondée sur des habitations peu ou mal isolées et le recours massif aux convecteurs électriques ne peut que sortir grandi en termes d'économie, de confort et  d'écologie de l'application généralisée de la RT 2012 !

Aucun commentaire: