dimanche 20 décembre 2009

Sommet de Copenhague sur le réchauffement climatique : bilan à chaud !

Que reste-t-il du Sommet de Copenhague 2009, porteur de tant d'espoirs chez les militants et populations sensibilisées aux effets du réchauffement climatique? Des prrincipes. Et la confirmation que le dialogue entre Etats-Unis et Chine sera primordial dans les années à venir. Aux dépens de l'Europe, porteuse de bonnes intentions.

Sommet de Copenhague sur le réchauffement climatique - Copanhagen Summit 2009 - Global Warming - Visuel Copyright Thierry Follain - Terre Natale - www.terrenatale.blogspot.com
Une intention : hausse des températures globales limitée à 2 °C.

Dans une vaste perspective, les dirigeants prévoient de limiter le réchauffement planétaire à 2 °C d'ici à 2050 par rapport aux niveaux pré-industriels, l'objectif affiché de la conférence sur le climat.

Selon un calcul des Nations unies, l'addition des promesses faites à ce jour publiquement par les différents pays conduirait à une hausse de la température moyenne de la planète de 3 °C, bien au-delà de l'objectif souhaité des 2 °C. Une proposition annexée à l'accord appelle la communauté internationale à conclure un traité contraignant d'ici la fin de l'année prochaine.

Aucun objectif de réduction des émissions de CO2

L'accord de Copenhagen 2009 ne fixe pas d'objectifs chiffrés de réduction d'émissions de gaz à effet de serre à l'horizon 2050. Pour les pays industrialisés, les objectifs de réduction d'émissions de CO2 d'ici à 2020 ne seront fixés qu'en janvier. L'objectif de l'Union européenne reste de maintenir son objectif de réduire ses émissions de 80 % d'ici 2050. L'UE ne reverra pas à la hausse son objectif de réduction à l'échéance 2020, qui restera de 20 %.


30 milliards de dollars pour les pays les plus menacés

L'engagement collectif des pays industrialisés au Sommet de Copenhague est d'apporter des ressources à l'aide au développement d'un montant total de 30 milliards de dollars. L'Union européenne avait déjà promis de verser 10,6 milliards de dollars sur les années 2010, 2011 et 2012 et le Japon a annoncé à Copenhague 11 milliards de dollars sur les trois ans.

Pas d'Organisation mondiale de l'environnement

L'accord du Copenhagen Summit ne prévoit pas la création d'une Organisation mondiale de l'environnement qui aurait pu vérifier la mise en œuvre des engagements de chacun. Rattrapage possible lors d'une assemblée européenne pour préparer la conférence sur le climat de Mexico, fin 2010. Le texte précise que les économies émergentes doivent faire le bilan de leurs efforts et en rapporter aux Nations unies tous les deux ans. Des contrôles internationaux sont prévus pour répondre aux exigences occidentales de transparence mais le texte garantit le "respect de la souveraineté nationale".

Protection des forêts : une incitation vague


Le texte de l'accord de Copenhague "reconnaît l'importance de réduire les émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts, et la nécessité d'améliorer l'élimination de gaz à effet de serre par les forêts". Il prévoit des mesures "incitatives" pour financer la protection des forêts avec des fonds des pays développés.

Une leçon sur le nouvel ordre mondial

Alliée pour la circonstance au Brésil et au Japon, l'Europe n'a pas fait le poids face au duo Etats-Unis/Chine et aux réticences de la majorité des pays en développement. Une confirmation que l'impulsion politique au niveau mondial se déplace de plus en plus vers un axe Pacifique.Temps fort de la visite de Barack Obama à Copenhague : sa rencontre avec le premier ministre chinois, Wen Jiabao. L'entretien de 55 minutes portait sur les garanties de vérification, le financement de la lutte contre le réchauffement et le niveau des émissions. Le Président américain a également rencontré le Brésilien Lula et le Russe Medvedev, sur les questions de désarmement. Mais aucun dirigeant européen. D'après Le Figaro, Obama "a seulement échangé quelques mots avec les premiers ministres grec et bulgare durant le déjeuner". Voilà qui nous remet à notre place, nous Européens porteurs théoriques du nouvel ordre environnemental.

L'Accord de Copenhague 2009 n'est pas chiffré, donc, mais pouvait-on vraiment l'espérer ? Au moins, les Etats-Unis ont reconnu à la fois l'effet de serre et la nécessité de le combattre, ce qui n'était pas le cas sous la Présidence précédente.

Alors, on est fichus ?!


L'
Accord de Copenhague 2009 pouvait-il, devait-il "sauver le monde" et les générations futures ? Oui, si on résume les troubles de la planète au réchauffement. Pas forcément si on indentifie d'autres sujets d'inquiétude : inégalités persistantes, modèle économique qui favorise la création de classes moyennes minoritaires censées entraîner le reste de la population des pays en développement, démographie non maîtrisée là où la production de ressources est la plus faible, dissémination nucléaire... à chacune et à chacun de compléter sa liste (ce que vous éviterez peut-être en cette période pré-Noël).

Nous aurions de toute façon intérêt à nous pencher dès maintenant sur le compensation des effets du réchauffement. Même si nous arrêtions ce soir de produire des gaz à effet de serre (improbable), la montée de la température n'en serait pas moins d'1,3 °C, d'après l'étude "Avoid : Avoiding dangerous climate change" récemment publiée par le Met Office, le Service météorologique britannique.

1 commentaire:

Démographie Responsable a dit…

Très bon résumé "à chaud" de ce qui ressort du sommet de Copenhague. L'illustration est (malheureusement) excellente. J'aimerai connaître son origine et savoir si on peut la réutiliser.