vendredi 22 janvier 2010

Les enfants haïtiens adoptés accueillis à Roissy par Carla Bruni et la Croix Rouge : couvertures de survie ou couverture médiatique ?

Tremblement de terre d'Haïti - Carla accueille les enfants haïtiens à l'aéroport de Roissy - La Croix Rouge ramène en France les enfants haïtiens adoptés - Terre Natale, le blog du Développement durable - terrenatale.blogspot.com - Thierry FollainCe pourrait être une allégorie du XIXème siècle : "La Croix-Rouge et la (Première Dame de) France au secours des enfants victimes du séisme d'Haïti". L'arrivée des enfants adoptés haïtiens, vendredi soir, a bien fait l'objet d'une mise en scène jouant sur la confusion des causes et des effets. Dans une bonne intention, sans doute...

Vendredi soir. Sur les écrans des télés françaises, les enfants haïtiens adoptés arrivent à Roissy. Enveloppés dans des couvertures de survie, ils sont portés par des "sauveteurs" de la Croix Rouge. On dirait qu'ils ont été fraîchement extraits des décombres et emmenés en catastrophe (sic) à la suite du séisme ... Messages : la Croix Rouge les a sauvés, "Carla"est là pour les accueillir. Faites des dons pour Haïti (la meilleure partie) !

Cela ne fait pas honneur, en fait, à la Croix Rouge, Médecins du Monde et consorts, si des enfants qu'ils ont sauvés il y a quelques jours, et soignés, ne peuvent sortir de l'avion en marchant, chaudement vêtus. En fait, ils sont là parce que leurs parents adoptifs français étaient arrivés au terme de leur longues démarches administratives bien avant le séisme d'Haïti. L'Etat français, dans sa grande sagesse, a décidé d'accélérer la délivrance des passeports. Si ça se trouve, aucun de ces petits mômes n'a été extrait du moindre immeuble, du moindre bidonville en ruines. Tant mieux pour eux, d'ailleurs.

Séquence suivante : au lieu de retrouver ces parents qui leur promettent une vie bien différente de celle qu'ils auraient vécu à Haïti, séisme ou pas, les enfants sont filmés en train de jouer sur la moquette de l'aéroport de Roissy, avec de souriants membres de la Croix Rouge. Commentaire : c'est une nécessaire étape d'adaptation. C'est surtout une image sans prix pour la vénérable et estimable ONG.

Couvertures de survie contre couverture médiatique ?

Homme de comm', je comprends bien la nécessité de produire de l'image suscitant une réaction compassionnelle. Par contre, instrumentaliser des enfants dont la vie, jusque-là, a été bien difficile, et accessoirement considérer que le citoyen-téléspectateur ne peut être considéré comme un être de raison me gêne aux entournures...

Ce qui ne diminue en rien l'ampleur de la tragédie haïtienne, cela va de soi.



A lire dans la suite de ce "post", l'article d'Emilie Cailleau intitulé "Polémique sur les dons pour Haiti", le 6 février sur L'Express.fr. Avec 11, 5 millions d'euros collectés en France, la Croix Rouge est en fait loin derrière la Fondation de France (24 millions). Explication : avec le sens de la nuance qui leur est coutumier, les grands médias ont lancé une campagne associant aide humanitaire à Haïti et Fondation de France (laquellle effectue sa propre sélection d'ONG qui auront accès à ces fonds).

Séisme de Haïti : Médecins du Monde en action - Médecins du Monde annonce que les dons d'urgence envoyés maintenant vont être répartis entre HaÎti et d'autres lieux d'action humanitaires - L'action de Médecins du Monde à Haïti - Rony Braumann de Médecins du monde s'interroge sur le monopole de la Fondation de France aurpsè des grandes radios et télévisions françaises - Fondation de France, Haïti - Terre Natale, le blog du Développement durable - Thierry Follain : 06 87 29 38 73 Médecins du Monde annonce d'ores et déjà à ses donateurs que la phase d'urgence est dépassée à Haïti, et que les dons en ce sens seront affectés à d'autres théâtres humanitaires mondiaux. Comme en plus cette ONG fait beaucoup pour les délaissés de la société française, "quart-monde", sdf et autres jeunes laissés à la rue, toute ma sympathie lui est acquise !

T.F


mercredi 20 janvier 2010

RTE, filiale de distribution électrique d'EDF, annonce une faible baisse de la consommation d'électricité en France, en 2009


Alors qu'on parle d'économies d'énergie, où en est la consommation d'électricité en France ? Faible baisse globale mais progression hors industrie, augmentation des importations, voilà ce que révèle le bilan électrique français 2009 présenté par RTE, filiale de transport d’électricité d’EDF. Quant à l'éolien, il pointe le bout de son ailette, avec une part de production d'1,5%.


Comme prévu, la crise économique a fait reculer la consommation d'électricité en France, moins 1,6% en 2009. C'est peu, si l'on compare avec les baisses de 6% en Belgique, 5% en Allemagne, 4,6% en Espagne. La consommation sur l'année se monte à 486 Terawattheure* (TWh), contre 495 en 2008. Le secteur industriel a baissé sa consommation de 8,7% par rapport à 2008 (12,6% par rapport à 2007). Mais sa demande est repartie au dernier trimestre. bilan énergétique français 2009, par RTE - consommation d'électricité de la France en 2009 - consommation d'énergie française en 2009 - Terre Natale, le blog du Développement durable - terrenatale.blogspot.com - Edité par Thierry Follain, conseil éditorial, web rédacteur, sites internet : 06 87 29 38 73 - Thierry Follain, rédacteur énergie, rédacteur énergies nouvelles, rédacteur sobriété énegergétique, Thierry Follain, rédacteur BTP économies d'énergie, rédacteur BTP sobriété énergétique, Thierry Follain, rédacteur BTP RT 2005, rédacteur RT 2012, rédacteur BBC - Thierry Follain, rédacteur : 06 87 29 38 73Quant aux citoyens, secteur tertiaire et services publics, leur consommation d'électricité a crû de 2% en 2009.

La recharge des appareils nomades contribue aux pics de consommation d'électricité

Le 17 janvier 2009, RTE a constaté un pic record de consommation à 92 400 Mégawattheures* (MWh). On s'en est approché le 12 janvier 2010, avec 91 600 MW. On anticipait 93 000 MW, si les grands froids s'étaient maintenus. Point intéressant : parmi les causes des pics élevés, RTE désigne la multiplication des appareils nomades (téléphones, baladeurs audio et vidéos, portables), dont les batteries sont mises en recharge aux mêmes heures le soir.

Voilà qui est prometteur pour le jour encore lointain où des dizaines, voire des centaines de milliers de voitures électriques verront leurs batteries lithium-ion ou autre mises en charge aux mêmes heures…


Pointes à 100 000 Mégawatts à l'horizon 2015


D'après RTE, les pointes de consommation devraient atteindre 104 000 MW en 2015 et 108 000MW en 2020. Comment alimente-t-on notre pays toujours plus gourmand en énergie ? Avec le nucléaire, bien sûr, en petite forme avec ses tranches de production arrêtées pour maintenance : 380 Térawattheures (TWh), soit soit 380 000 MWh, en 2009 (moins 6,8%).

Plus souple, mais soumis à la faiblesse des précipitations, l'énergie "verte" (ou bleue) qu'est l'hydraulique a reculé quant à elle de 9,2%, à 61, 8 TWh. Résultat, la production à base de combustibles fossiles a crû de 3,1%, à 54,8 TWh.

Tout cela ne suit pas exagérément la voie du Grenelle de l'Environnement.


L'énergie éolienne monte en charge, l'intelligence du réseau aussi


Seule nouvelle qui réconfortera les âmes écologiques et durables, mais pas les citoyens anti-vent : l'éolien affirme sa progression, plus 39,9%, pour atteindre 7,8 TWh. Soit 1,5% de la production d'électricité nationale, ce qui commence à faire sérieux. Cette ressource est certes intermittente.

RTE
joue donc la carte du réseau intelligent avec son nouvel outil de prévision IPES (Insertion de la production éolienne et photovoltaïque dans le système électrique).

Ressource éminemment renouvelable, la production à base de biomasse a progressé, quant à elle, de 7,5% à 4,4 TWh. Une piste pour les producteurs agricoles français. L'Allemagne, par exemple, compte aujourd'hui 4000 unités de méthanisation à la ferme, qui deviennent, pour certaines, une ressource financière constante et autonome pour l'exploitant.


Un marché de l'électricité qui s'internationalise

D'après le bilan électrique français 2009, la France est restée exportatrice d'électricité sur l'année 2009, avec un solde positif de 24,6 TWh exportés. En recul de 47% par rapport à 2008 et de 66% par rapport à 2002, une année record. Notre pays demeure le premier exportateur européen devant l’Allemagne (22 TWh en 2008).

Il perd cependant du terrain par rapport à la Belgique et à l’Allemagne : en 2009, la France a été importatrice nette pendant 57 jours, contre seulement 20 en 2007. Question de marché : RTE a importé de l’énergie moins chère, à l’étranger. Ce qui souligne "l'européanisation" du marché de l'électricité.


Pas très sobre, tout cela…


La tendance globale n'est donc pas à la sobriété énergétique. La France résout le problème en s'en remettant très majoritairement au nucléaire (82,9% d'après ma dernière facture EDF).

A ce propos, le réacteur EPR de Flamanville verrait sa date de mise en service repoussée de 2 ans, d'après Le Figaro. Ce qui mettrait la mise en service à 2014, pour une
commercialisation de l'électricité produite en 2015.


La production massive et centralisée d'électricité n'est pas un long fleuve tranquille.

Thierry Follain


* Watt is this ?


Wattheure (Wh) : unité de mesure d'énergie correspondant à une puissance d'un watt pendant une heure.

Mégawattheure (MWh) : 1 million de wattheures

Térawattheure (TWh) : 1000 milliards de wattheures, ou 1000 Mégawattheures.


EDF, AREVA : conflit sur le retraitement des combustibles irradiés des centrales nucléaires françaises

Les Echos : Conflit entre EDF et Areva sur le retraitement des combustibles nucléaires en France - Areva, filière recyclage - Areva, filière de retraitement des combustibles usés, La Hague - Anne Lauvergeon - Pierre-Henri Proglio, EDF - Energie nucléaire et retraitement - Terre Natale, le blog du Développement durable : http://terrenatale.blogspot.com - Thierry Follain : conseil éditorial, web rédacteur, sites internet : 06 87 29 38 73Que devient notre filière nucléaire si transparente ? Quelques échos nous en parviennent, à l'occasion d'un conflit entre EDF et AREVA sur le retraitement des combustibles irradiés.

D'après LesEchos.fr, le différent EDF/Areva porte aujourd'hui sur le retraitement des combustibles irradiés, grande spécialité française, exercée à l'usine de la Hague (Cotentin). Elle permet d'extraire des combustibles "usés" (appellation officielle) de l'uranium et du plutonium. Ce "recyclage" représente environ 10% du chiffre d'affaires d'Areva.

20% des combustibles retraités proviennent de producteurs étrangers (Allemagne, Japon, Belgique, Suisse, Royaume-Uni, Pays-Bas), pas mécontents de nous refiler le bébé. Et 80%, donc, du traitement des combustibles irradiés dans les centrales françaises.

On apprend ainsi qu'Areva déplore la baisse du volume à retraiter pour EDF de 1 050 à 850 tonnes annuelles. Chaque année, ce sont donc bien 1 000 tonnes de combustibles "usés" (appellation officielle) qui sont à transporter et retraiter. Sans parler des déchets radioactifs à haute et faible radioactivité, stockés entre autres sur les sites de productions
et à La Hague.

Areva fait par ailleurs des révélations sur les pratiques actuelles d'EDF en tant qu'exploitant de centrales nucléaires. L'électricien national fait désormais appel à un prestataire russe pour une partie de l'enrichissement de l'uranium utilisé dans les centrales. Et à des contractants bulgares pour les services aux centrales. Ce qui pourrait induire une notion moins pointue de la sécurité nucléaire.



Thierry Follain

Photo : Ouest-France


Agression de la comédienne Rayhana : surgissement de l'intégrisme en plein Paris

Journée internationale de la Femme, 8 mars 2010 - Journée de la Femme, Paris, 2010 - Festival au Féminin, Paris 2010 - Rayhana, A mon âge, je me cache encore pour fumer - Terre Natale, http://terrenatale.blogspot.com
L'agression de la comédienne algérienne Rayhana,auteur de "A mon âge, je me cache encore pour fumer", envoie un signal plus qu'alarmant sur les droits des femmes d'origine ou de racines immigrées, en France.

Qu'on puisse simplement envisager de brûler vive une femme en plein Paris est ahurissant. Et traduit d'une façon ou d'une autre l'insertion dans notre société d'un ordre qui n'a rien de "républicain".


Ce signal morbide envoyé par une poignée d'intégristes entre en résonance avec le débat sur une éventuelle loi contre le port de la burquâ en public. Une loi qui constituerait elle aussi un signal, plus qu'un texte applicable.

lundi 11 janvier 2010

dimanche 10 janvier 2010

Burj Khalifa, à Dubaï : plus haute tour du monde et sommet d'un modèle de développement dépassé ?

Plus haute tour habitée du monde, la Burj Khalifa, inaugurée en grande pompe le 4 janvier dernier, est avant tout une opération de promotion immobilière haut de gamme. Elle s'inscrit dans la stratégie de développement d'un tourisme de luxe engagée par l'Emirat de Dubaï, soucieux d'échapper à sa dépendance aux ressources pétrolières. Cet Etat-entreprise prend également, un peu tard, le tournant du développement durable, "nouvelle opportunité d'affaires".

Burj Khalifa, Burj Dubaï, Burj Dubai, tallest skyscrapper in the world - Burj Khalifa, la plus haute tour habitée du monde -  Dubai World - Thierry Follain, rédacteur BTP et économies d'énergie - Rédacteur sobriété énergétique, RT 2005, RT 2012, BBC Effinergie - Thierry Follain,éditeur et rédacteur de Terre Natale, blog du développement durable - Thierry Follain, rédacteur : 06 87 29 38 73"Plus que la plus grande tour du monde, Burj Khalifa est un exemple sans précédent de coopération internationale, phare symbolique du progrès, un emblème du Moyen-Orient nouveau, dynamique et prospère !", clame le site du promoteur immobilier Eemaar, possédé à 30% par l'Emirat de Dubaï.

Burj Khalifa est avant tout une opération de promotion immobilière. Avec ses 828 mètres, flêche incluse, elle dépasse l'autre grande tour habitée, la Taipei 101 à Taïwan, de 300 mètres. Un de ces "projets architecturaux démesurés" qui manifestent le potentiel illimité de l'ingénierie et du BTP mondiaux.

Un coûteux rêve immobilier


A la Burj Khalifa vous pouvez occuper un appartement ou un luxueux "sky lobby" jusqu'au 108 ème étage, avec vue imprenable sur le Golfe persique, voire l'Océan indien. Si vous recherchez plus de "marque" et moins de hauteur, votre choix peut se porter sur les "Résidences Armani". Vous pouvez même profiter d'une chute des prix de moitié, ce qui met le mètre carré à moins de 10 000 euros, pas plus cher que les 5ème, 6ème ou 7ème arrondissements parisiens. Une aubaine pour les milliardaires et businessmen du monde entier touchés par la crise. Ils l'ont saisie : la grande majorité des 1 100 résidences de la Burj Dubai sont d'ores et déjà vendues.

Cet édifice, pour l'instant unique au monde, a englouti 330 000 m3 de béton et 31 400 tonnes de barres de fer, pour un coût total d'un milliard d'euros. Il a également failli faire sombrer les finances de l'émirat de Dubaï, touché par l'éclatement d'une bulle immobilière mondiale qui laisse 40 000 logements luxueux en rade.

Burj Dubaï : reflet d'un monde dépassé ?


D'un point de vue "durable", la Burj Khalifa reflète un monde "d'avant". Celui du "toujours plus haut", "toujours plus ambitieux", "toujours plus fort", comme moteur économique et social. Un moteur qui anime toujours les décideurs économiques mondiaux, en particuliers ceux des pays émergent, non freinés dans leurs ambitions par une croissance anémique, des mouvements démocratiques ou l'usure propre au Vieux Monde. Celui qui commence à considérer avec suspicion les résultats de son développement du siècle passé, et doute de son avenir économique. Et qui envisage une gestion intelligente des flux matériels et immatériels, tout aussi créatrice d'emplois et de marge que l'exploitation et la transformation effrénée des ressources naturelles. Tout en effectuant des délocalisations vers les pays à forte croissance.

La Burj Khalifa, quant à elle, est gourmande en énergie, avec ses 36 mégawatts consommés en période de pointe, climatisation en climat désertique subtropical oblige. La plus haute tour habitée du monde semble présenter comme unique caractéristique durable la récupération de l'eau résultant de la condensation sur les parois de l'édifice. L'équivalent de 20 piscines olympiques sera ainsi stocké dans des réservoirs souterrains chaque année. Pas renversant...

Un modèle économique basé sur la création artificielle d'une marque touristique

La Burj Khalifa devait être en fait l'élément-phare d'un nouveau quartier, "Downtown Burj Dubaï", inluant 30 000 appartements et "le plus grand centre commercial du monde" (comme d'habitude). Le tout inscrit dans une stratégie de développement basée sur le tourisme de luxe, greffée sur la transformation de l'émirat en un "hub" financier, aéroportuaire et portuaire mondialisé. Une démarche 100% mondialisée, au profit d'un population native limitée à 2 millions d'habitants et de son émir, Khalifa bin Zayid, également Président de la holding Dubaï World. Un Etat entreprise et centre d'affaires : les libéraux purs et durs en rêvent. Dubaï (et les émirats voisins) l'ont fait.
Burj Khalifa, Burj Dubaï, Burj Dubai, tallest skyscrapper in the world, plus haute tour habitée du monde, Dubai Palm Islands, Dubai World, Thierry Follain, Terre Natale, blog du développement durableComment crée-t-on une marque "Dubaï", alors que ce qu'on a à proposer, c'est un désert en bordure de mer ? Comment attirer les nantis des nantis ? Réponse : les distraire, les occuper, les inviter à consommer 24 heures sur 24, les épater avec des réalisations architecturales révolutionnaires, telles que le le ou et bien oui, la Burj Khalifa. Créer les "Palm Islands", îles artificielles, des hôtels à l'architecture "révolutionnaire", une patinoire olympique, et un complexe "Ski Dubai", avec 5 pistes, dont une de 400 mètres (couverte, bien sûr), le tout dans un environnement entre 25 et 40, voire 50 degrés.

Ce modèle de développement basé sur l'accroissement continuel des richesses a connu un coup d'arrêt avec la crise financière. Celle-ci a laissé l'émirat, ou plutôt "Dubai World", en cessation de paiement en novembre dernier, gel de 17,9 milliards d'euros de dette à l'appui. D'où le secours de l'émirat voisin d'Abou-Dhabi, de son souverain Khalifa bin Zayid et la transformation de "Burj Dubaï" en "Burj Khalifa".

Durable et renouvelables : de nouvelles opportunités de business pour les émirats

En octobre 2008, quatre ans après le lancement de la construction de la Burj Dubaï, le Sultan Ahmed Bin Sulayem, tout à la fois chef d'état et président de la Holding "Dubaï World", a lancé une nouvelle filiale dédiée au développement durable, le "Dubai Natural Ressources World". Dans l'émirat lui-même, cela se traduira par le développement d'espaces verts et la réduction des émissions de CO2.

Leader des Emirats Arabes Unis, Abou Dhabi a également capté le tournant durable, en organisant le "1er Sommet mondial de l'énergie du futur", du 18 au 21 janvier prochain. Le nouveau positionnement de l'émirat est celui d'un "lieu de convergence des énergies renouvelables". Objectif de Masdar, "la compagnie du futur de l'énergie" : transformer le défi énergétique en opportunités d'affaires.

Ce virage vers le "durable" et le "renouvelable" semble décalé de la commercialisation de "la plus haute tour du monde". Il est pris par des pays-symboles d'un développement basé sur l'exploitation des ressources fossiles et le libéralisme mondialisé. C'est dire si le "durable" est désormais une thématique consensuelle dans les milieux d'affaires les plus endurcis.

A méditer dans votre "sky lobby" au 123 ème étage de la Burj Dubai, avec salle de fitness, piscine intérieure et extérieure, jacuzzi et espace de réception. "Chérie, tu peux régler la clim' à 18 degrés, au lieu de 17 ? Nous devons apporter notre contribution à la lutte contre le réchauffement climatique". "Mais bien sûr, mon gros loup. Au fait, je suis allé faire un tour à la boutique Armani, et devine ce que j'ai trouvé ?! Tu vas a-do-rer ! "

Si vous trouvez cette conclusion un brin sexiste, inversez les rôles : "Chéri"... "Bien sûr, ma grande Louve !"... et ainsi de suite.