dimanche 28 décembre 2008

La voiture électrique roulera-t-elle pour l'industrie nucléaire ?

"La voiture électrique exigerait une nouvelle centrale nucléaire". Tel est le gros titre des Echos du 26 et 27 décembre. Une approche strictement quantitative qui devrait être complétée par une réflexion sur les modes de distribution et de consommation de l'énergie électrique.

D'après une étude du Cabinet Sia Conseil, reprise par Les Echos, le développement du parc de véhicules électriques français pourrait entraîner "un besoin annuel en énergie de l'ordre d'un réacteur EPR", et "nécessiter la construction d'un EPR", d'ici 2020. Ce scénario, basé sur le développement des flottes d'entreprise, anticipe un parc roulant électrique de 1,1 à 1,4 millions d'unités en 2020. Une projection de Renault table sur 1 million à la même époque. Soit 100 000 véhicules à produire ou importer chaque année. La flotte électrique française comporte actuellement 10 000 modestes unités, principalement chez La Poste et EDF.
Voiture électrique en France - Produire l'énergie pour la voiture électrique - Voiture électrique et énergie nucléaire- Terre Natale, par Thierry Follain - terrenatale.blogspot.com
Une étude qui arrive à point nommé pour l'industrie nucléaire française
Cette étude tombe bien pour EDF, lancé dans la construction de 2 centrales de type EPR. Le gouvernement français prépare en effet la Programmation pluriannuelle des investissements de production d'électricité (PPI), présentée au Parlement début 2009. Dans une contribution au même quotidien le 24 décembre, Benjamin Dessus, souligne l'opacité du chiffrage des coûts comparatifs des filières énergétiques effectué par RTE, gestionnaire du réseau. En résumé, l'étalon est l'énergie nucléaire, dont le détail des coûts de production est inaccessible pour cause de "secret commercial". D'après le Président de Global Change, la capacité de production nuclaire étant maintenue constante, la France disposerait en 2020 d'un excédent de 140 TWh (Terrawatt/heure) d'électricité, dont il faudrait exporter une partie. Ou qui permettrait la recharge des batteries lithium-ion des véhicules électriques.

Réseaux intelligents : vers une nouvelle donne énergétique

Cette approche productiviste prend-t-elle en compte l'irruption prévisible des technologies des "réseaux intelligents" ? Celles-ci vont fortement modifier notre mode de distribution et de consommation d'électricité, comme le souligne Michel Derdevet, Maître de conférence à l'IEP de Paris, dans Les Echos du 26/27. Transportant conjointement électricité et données, ces réseaux permettront en effet de connecter efficacement les multiples sources de production d'électricité, dont les énergies renouvelables. Ils amèneront une gestion optimisée des utilisations de l'énergie. La Commission européenne a d'ores et déjà lancé la
Plateforme technologique Smartgrids, "pour les réseaux électriques du futur".

Optimiser la synchronisation entre production et consommation
La programmation des recharges, leur insertion intelligente dans les cycles de production et de consommation joueront donc un rôle majeur dans le développement des véhicules électriques. Et sur la planification éventuelle d'un EPR "dédié".

Globalement, le XXIème siècle se jouera sur l'intelligence économique et technologique et le pilotage fin du rapport entre ressources et utilisations. Une évolution pas évidente pour notre économie nationale qui reste un peu trop focalisée sur la production massive d'électricité d'origine nucléaire.
Visuel : Moovie, concept-car électrique par Peugeot

Article repris par Natura Vox

lundi 22 décembre 2008

Rouge cochenille : du désir à la mondialisation

"L'extraordinaire saga du rouge" d'Amy Butler Greenfield nous entraîne dans l'histoire de cette couleur prestigieuse, sulfureuse, de la Toscane moyennâgeuse à l'époque actuelle, en passant par l'Empire colonial espagnol. Dans l'épopée de la cochenille, cet insecte mexicain au pouvoir colorant sans égal. Un récit emblématique, par ses enjeux esthétiques, politiques et économiques, de l'histoire de l'Homme, avec son talent, son ingéniosité, ses désirs, son irrépressible tendance à réaliser des profits en exploitant l'autre, sans oublier la mondialisation des échanges. C'est en plus un bonheur d'écriture.
Tirée du murex, un coquillage, la couleur pourpre se veut divine, impériale dans l'Antiquité méditerranéenne. Au Moyen-Age, le rouge vif est réservé aux gens d'Eglise de haut rang, aux nobles, aux classes aisées. C'est un signe d'ascension sociale. Les sources écarlates d'alors, garance, kermès du chêne et rouge d'Arménie sont imparfaites, difficiles à traiter, périssables. A la Renaissance s'imposent les "écarlates vénitiens", couleurs recherchées par les riches européens, sources de profit soumises au plus strict secret. C'est cependant d'un continent nouveau que naîtra l'intense vague rouge.

La cochenille, matière première adulée, convoitée

En 1519, Herman Cortes débarque sur le rivage amérindien. Une "découverte" qui va révolutionner l'humanité. Et le monde des tailleurs, teinturiers européens, et de leurs opulents clients. Parmi les inimaginables richesses de l'Empire aztèque figurent en effet des étoffes à la palette de couleurs sans égale. Dont un rouge écarlate issu de l'élevage délicat d'un insecte, la cochenille, parasite d'un catus, le nopal, mieux connu comme "figuier de barbarie". Pas n'importe quelle cochenille, mais le "Dactylopius coccus" né de la domestication, de la sélection effectuée par les éleveurs mixtèques, et donc unique au monde. En 1523, le premier chargement de cochenilles arrive à bon port, à Séville, sous forme de matière première déssechée, appelée "grana", graine, appellation ambigüe . S'ouvrent ainsi trois siècles de monopole espagnol sur le rouge cochenille. Traitée par les teinturiers européens, la cochenille-base se vend à prix d'or. Dix fois plus puissante que les autres sources écarlates, la "grana" permet en effet d'atteindre un idéal esthétique et commerciale : le "rouge parfait", apprécié en particulier par les peintres. C'est un des produits les plus rentables des colonies impériales. On en exporte 87 tonnes par an, dont un pourcentage variable parvient à la Couronne espagnole. L'avidité des puissances rivales est grande, et corsaires, pirates, prélèvent en effet un lourd tribut sur les chargements des galions (en plus de l'or, du cacao, du tabac, et ainsi de suite). Anglais, Hollandais et Français tentent sans succès de percer le mystère de la cochenille. Est-ce un végétal, d'ailleurs, ou un insecte ? Le secret espagnol est bien gardé. Au XVIIIème, l'aventurier français Thiéry de Ménonville parvient à ramener une modeste cargaison de cochenilles et de nopals à Port-au-Prince, au terme d'une mission mexicaine digne du meilleur John Le Carré. Echec de l'élevage, hélas. Même sort pour les précieuses cochenilles ramenées à grands frais par la Royal Society londonienne : elles sont minutieusement éliminées des plants de cactus par un chef jardinier ennemi des parasites ! La Compagnie des Indes lance alors son élevage de cochenilles sauvages mexicaines près de Madras, mais leur rendement est médiocre.

Une histoire de culture

Dans leur colonisation des empires aztèques et mayas, les Espagnols ont recouru à l'asservissement massif des populations, au travail forcé dans des productions minières ou agricoles d'exportation, au détriment des culture vivrières et au prix de millions de vies "indigènes". Les éleveurs de cochenille des régions d'Oaxaca et Tlaxcala ont cependant échappé à ce sort funeste . Peu éduqués, les colons espagnols recherchaient un profit massif, immédiat et facile. Elever ces insectes fragiles, liés à des biotopes précis, sensibles à la chaleur, à l'humidité, à la pluie ne les séduisait pas. Ils ne pouvaient pas plus recourir au travail forcé, faible source de compétence et de motivation. Ils durent donc laisser la production de cochenilles à de petits producteurs indigènes qui vendaient librement la "grana" aux marchand locaux en relation avec les négociants espagnols. Les producteurs mixtèques ont dû leur vie, leur survie, voire leur richesse à la demande mondiale en rouge écarlate. Une ressource qui s'est peu à peu étendue à certaines régions du Pérou.


Fin du monopole, début de la misère


Ce secret si lucratif fut brisé à la fin de l'Empire espagnol, en 1821. Les cochenilles riches en colorant se répandirent alors au Guatemala, en Espagne, en Sardaigne, en Corse, puis, plus tard, aux Canaries. Mauvaise nouvelle pour les producteurs mexicains. Le pire restait à venir : les pragmatiques et impitoyables Hollandais développèrent la production massive de cochenille-base dans leur colonie de Java. Colonie pénitentiaire serait le mot exact, la population "indigène" subissant le sort des Amérindiens sous Cortès et consorts : esclavage, travail forcé, famines, épidémies, décès massifs. Sauf que cela se passait trois siècles plus tard. Ce génocide mercantile fut dénoncé en 1860 par Eduard Douwes Dekker, dans son roman "Max Havelaar" (voilà!). Malgré l'émotion causée aux Pays-Bas, il fallut attendre vingt-deux ans pour que ce système inique, le kuulturstelsel, soit aboli. Parallèlement, le cours de la cochenille s'effondrait, la production mondiale atteignant les 900 000 livres à son apogée, en 1839. Ruinés, les producteurs mexicains devinrent ouvriers agricoles, mineurs, pour des salaires de misère.

L'âge du synthétique et de la mauvaise réputation

C'est la chimie moderne, et non l'action humanitaire, qui mit fin à la production de cochenilles javanaises. D'un dérivé du goudron, l'Anglais Perkin tira la toluidine, ou "mauve de Perkin". Cette teinte fut adoptée et mise à la mode par l'Impératrice Eugénie et la Reine Victoria Au rouge "cochenille" furent substitués les synthétiques fuchsine, solférino ou magenta. Les Allemands constituèrent leur propre monopole sur les colorants, matières premières et brevets, inclus. Quant au rouge, il demeura réservé aux fonctions officielles et aux militaires, aux femmes de l'aristocratie, aux grandes bourgeoises et autres mondaines. Hors ces cercles restreints, il désignait la femme de mauvaise vie, adultère, promise par l'imaginaire social aux tourments et souvent à une mauvaise fin. Amy Butler Greenfield cite ainsi la scène d'"Autant en emporte le vent" ou Red (sic) Buttler impose à Scarlett (sic) O'Hara le port d'une robe écarlate qui la désigne immanquablement comme femme fatale, briseuse de ménage.

Le retour de la cochenille, bel et bien bio


Au milieu du XXème siècle, une équipe de chercheurs mexicains sauve une des dernières colonies de dactylopius coccus conservée par un fermier zapothèque. Parallèlement un programme est mené pour perpétuer la tradition artisanale. Le retour en grâce de la cochenille est cependant dû la vague écologiste des années 70. La Food and drug Administration interdit l'usage alimentaire, cosmétique ou pharmaceutique de l'amarante (E 123), soupçonné d'effets cancérigènes. Succès assuré pour l'extrait de cochenille, carmin ou acide carminique (E 120), produit industriellement au Mexique, au Pérou, en Bolivie, au Chili, aux Canaries et en Afrique du Sud. Seuls s'en détournent les Musulmans et Juifs pieux (pas halal, pas casher), les végétariens ou végétaliens. Pour la cochenille, le rouge sera toujours mis...

Tout cela, et bien plus, est narré sous forme d'un véritable roman esthétique et d'aventure par l'historienne Amy Butler Greenfield. Cerise (carmin) sur le gâteau : l'élégance de la traduction d'Arlette Sancery et de la maquette des Editions Autrement. A offrir, à savourer en cette période festive.



"L'extraordinaire saga du rouge" - Amy Butler Greenfield - Ed. Autrement

Illustrations : Rouge et femme fatale dans l'imaginaire américain :
Vivien Leigh/Scarlett O'Hara, dans "Autant en emporte le vent", de Victor Fleming, 1939.
Pin-up des années 50.
Nicole Kidman/Satine, dans "Moulin Rouge", de Baz Luhrmann, 2001





lundi 15 décembre 2008

Axes de Comm' : L'environnement, il passe par nous

Environs, alentours ou osmose : notre perception de "l'environnement" conditionne notre rapport au monde et notre volonté d'évoluer. Bref tour d'horizon et esquisse de pistes communiquantes.

Anglo-saxons : un "environnement" d'avance

"Ensemble des éléments et des phénomènes physiques qui environnent un être vivant, se trouvent autour de lui" : cette définition réductrice
(Lexilogos) est celle qu'ont encore en tête nombre de décideurs ou de citoyens. L'environnement apparaît alors comme un "autour", des "alentours". Il doit de préférence être propre et joli (du moins dans les zones à population aisée) mais pas au détriment de la productivité, du développement économique. Dans l'approche médiatique, cet environnement-environs est défendu par la mystérieuse et minoritaire nébuleuse des "écologistes". Il est à priori suspect d'être associé à la récession, à la décroissance.

Cette définition de l'environnement et la perception induite n'ont que 40 ans de retard. Depuis les années soixante, les Anglo-Saxons sont en effet passés au concept suivant : "Complexe de facteurs physique, chimiques et biotiques (tels le climat, le sol et les êtres vivants) qui agissent sur un organisme ou une communauté écologique et déterminent en fin de compte sa forme et sa survie " (Merriam-Webster). Une approche reprise mais minimisée par notre Petit Robert en 1990 : "Ensemble des conditions naturelles (physiques, chimiques, biologiques) et culturelles (sociologiques) susceptibles d'agir sur les organismes vivants et les activités humaines". Et qui aboutit, en 2009, sur le Robert en ligne, à : "Ensemble... dans lequel les organismes vivants (en particulier l'homme) se développent". La pensée française peine quelque peu à intégrer la réalité de cet environnement agissant sur nous, au fond de nous.

La Nature, l'environnement, c'est nous

Dans les faits, notre corps n'est pas simplement un organisme, une pensée qui doit se protéger de l'extérieur. C'est, par sa peau (le plus étendu de ses organes), par son système respiratoire, par ses processus perceptifs, cognitifs, un milieu en échange permanent avec son milieu de vie (nature exacte de "l'environnement"). Homme ou femme, nous sommes éminemment perméables aux flux véhiculés par l'air, par l'eau, le sol. Ainsi, en 2004, 39 parlementaires européens se sont prêtés à une analyse sanguine, sur proposition du WWF. Ils ont constaté avec stupeur qu'on trouvait des traces de 76 substances chimiques toxiques persistantes ou biocumulatives dans leur sang. En matière chimique ou radioactive, la notion de dose-seuil, de dose biologiquement inoffensive applicable à tout être humain demeure une construction de l'esprit, associant données scientifiques parcellaires et souci de ne pas porter préjudice à l'activité économique*.

Une nouvelle perception de la réalité

Cette osmose entre "l'environnement" et nous et, malheureusement, entre effluents nocifs et nous est mal perçue parce que relativement peu étudiée (comme le sait toute personne ayant entrepris des recherches sur la pléthorique famille des polluants de tous poils).

L'environnement-osmose est pourtant notre réalité. Une partie d'elle. Une part fondamentale de nous.

Alléger le "durable"

A partir de là, on peut esquisser quelques pistes conceptuelles et communiquantes :

" En évoluant vers le "soutenable", je ne protège pas seulement "la planète" (gentille, mais bien vaste), ni "les générations futures" (gentilles, mais bien lointaines). Je protège une part de ma substance, de celle de mes proches. "

" Le "durable" n'est pas un fardeau imposé à l'humain actuel, ni à son organisation économique et sociale. Mais plutôt l'allègement d'une charge qui pèse sur lui, son avenir et son bonheur."

"Le soutenable, c'est profond et léger tout à la fois."

Des esquisses qui restent à développer…

Thierry Follain

* à noter que la spéculation financière virtuelle a détruit beaucoup plus de "valeur" que ne le fera jamais l'application de la directive REACH en Europe.


samedi 13 décembre 2008

Terrasses chauffées : oui au réchauffement durable !

L'hiver revenu, terrasses de cafés et restaurants sont à nouveau chauffées au gaz ou à l'électricité. Un gaspillage énergétique qui souligne notre lenteur à faire évoluer notre comportement et notre mode de vie. Sans grand profit pour la convivialité.


L'hiver arrive, l'hiver est là. A nouveau pullulent les terrasses de café ou restaurant chauffées au gaz ou à l'infrarouge. Sans être un écolo aux yeux de braise (sic), je ne peux m'empêcher de songer au gaspillage énergétique généré par le chauffage de lieux en plein air (de rues, quoi), ou d'enclos en plastique transparent au degré d'isolation proche de celui d'une râpe à fromage. D'une passoire, plutôt. Pas de doute, la communauté humaine apprend vite !

J'entends bien qu'est en jeu la rentabilité économique d'une activité qui emploie beaucoup de monde. Je saisis moins le plaisir du consommateur à être soit rôti, s'il est prêt de la source, soit en partie gelé. Dans les circonstances actuelles, cette volonté de prétendre que l'hiver est le printemps ou l'été et d'y adopter les mêmes comportements apparaît singulièrement datée, dépassée. "Le cocooning contribue-t-il ou nuit-il à la survie de l'espèce?". Beau sujet de dissertation.

J'oubliais un argument suprême en faveur des terrasses grillées : ce sont en fait des "terrasses fumeurs". L'enjeu se révèle donc égalitaire et communautariste. On doit s'incliner. Mais alors, il faudrait également chauffer les sorties d'immeubles de bureau, le parvis de La Défense, La Part-Dieu, et ainsi de suite.

Boycottons donc les terrasses chauffées. En hiver plus qu'en tout autre période, donnons notre préférence à la chaleur humaine !


Article repris par Natura Vox


vendredi 28 novembre 2008

Ils voient des ours partout, en Ontario

Avec un population de 75 000 à 100 000 ours pour 12 millions d'humains, la province d'Ontario, Canada, voit se multiplier les rencontres plus ou moins pacifiques entre bipèdes et ursidés. Mais les Ontariens résistent vaillamment.

Le Ministère des ressources naturelles de l'Ontario doit le reconnaître : les rencontres entre ours et humains se sont multipliées en cet été 2008. Elles ont atteint le nombre de 694 dans la zone de Parry Sound, contre 251 l'année dernière, à la même époque. Alan Boivin, directeur du Delta Rocky Crest Resort, s'est même plaint de tomber sur un ours chaque matin.

Conséquence : les enfants de l'école de Bracebridge ont dû passer leurs derniers jours de classe enfermés (on peut supposer qu'observer un ours noir vaquer à ses occupations constitue cependant une exaltante expérience).

C'est bien entendu ennuyeux pour les propriétaires d'auberges, cours de golf et campings, qui recommandent à leurs clients de ne pas se balader la nuit (mauvais moment pour aller vider ses poubelles dans celles du camp, par exemple).

En général, les rencontres avec un ours se déroulent bien, chacun retournant à sa propre vie. Parfois, c'est plus sportif. Ainsi, Jeff Herrington, cuisinier à Muskoka de son état, a-t-il commis l'erreur de sortir pour observer l'ours signalé près de sa cuisine. Ce faisant, il a fait détaler l'animal, qui s'est retrouvé coincé par une barrière, et a alors chargé le cuistot, lequel doit être entraîné à la course, puisqu'il lui a échappé. L'animal a reporté sa fureur sur la boutique de cadeaux et une fillette de 12 ans, qui l'a mise en fuite par ses cris ! Ailleurs, un bûcheron est sorti avec quelques griffures d'une séance de close-combat avec un ours contre lequel il se défendait à grands coups de pied... Il n'ont pas froid aux yeux, les habitants de l'Ontario.

La police est appelée pour mettre un terme définitif à l'existence d'ours agressifs et récidivistes, mais cela arrive rarement. Le Ministère des Ressources naturelles se montre même réticent à piéger ces sympathiques animaux (dont les mâles pèsent tout de même 130 à 300 kilos). Et il défend sa politique d'interdiction de la chasse de printemps, décidée en 1999.

L'Ontario étant deux fois plus grand que la France, pour une population de 12 millions d'habitants, on peut dire que les ours noirs mettent de la mauvaise volonté à éviter les humains...

Indispensable : les conseils sur la cohabitation homme/ours publiés par le Ministère des Richesses naturelles de l'Ontario ("richesses naturelles" sonne mieux qu'"environnement", soit dit en passant).

Article repris par Natura Vox

photo : Clifford Skarstedt - cp

source : Star.com



lundi 24 novembre 2008

Goodpurpose 2008 (TM) : solidaire et durable restent d'actualité


En période de crise, 68% des consommateurs affirment rester fidèles à une marque qui apporte son soutien à une "bonne cause", comme la création d'un avenir porteur d'un monde meilleur. C'est une des conclusions de l'étude Goodpurpose 2008, publiée par le cabinet de RP Edelman. Loin d'être devenues des "boulets", les thématiques solidaires et durables demeurent donc porteuses.

D'après la seconde étude Goodpurpose (TM), pilotée par l'agence de relations publiques américaine Edelman, en période de crise, 80% des consommateurs pensent qu'il reste important pour les marques et les sociétés de consacrer des moyens à des "bonnes causes".

Les causes qui concernent le plus les sondés sont la protection de l'environnement (88%), l'amélioration des soins de santé (86%), la réduction de la pauvreté (84%) et l'égalité dans l'accès à l'éducation (82%). Les consommateurs indiens font bande à part : 79% pensent qu'on en fait trop sur l'environnement; 56% doutent qu'existe un réchauffement climatique. D'où l'intérêt d'inclure les consommateurs des pays émergents dans ce type d'étude, pour modérer les effets de la prise de conscience de leurs homologues occidentaux.

Les composantes de la société les plus attirées par cette approche incluent : les femmes, les mères, les baby-boomers, les enfants, ainsi que les "millennials", sur-consommateurs guidés par les tendances.

Révélation pour le public anglo-saxon : 55% des sondés pensent que l'Etat doit être prioritairement responsable de l'accès égal à l'éducation. 46% lui confieraient volontiers la santé et 40% la réduction de la pauvreté.

8 thématiques éthiques, solidaires et durables

Edelman distingue 8 aires d'action sociale porteuses pour les marques et entreprises : compréhension entre les cultures et diversité culturelle, éducation, arts et culture, environnement, droits de l'homme et droits civiques, santé publique et personnelle, pauvreté et faim, estime de soi, appréciation de soi, droits et protection des animaux.

Le thème de l'estime de soi est déjà familier dans l'univers anglo-saxon, comme en attestent les campagnes de Dove Canada, en particulier le clip Evolution. C'est une piste encore peu abordée dans les pays latins, à ma connaissance.

Good Purpose (TM) 2008 confirme donc la résistance des thématiques solidaires dans un contexte économique difficile. Spécialiste du "marketing social", Edelman y voit la naissance d'une culture populaire mondiale orientée vers l'engagement social, qui entend que cet engagement soit partagé par les marques. Reste à voir à quel point cet engagement dépasse la simple stratégie marketing.



Repères

Etude menée par Strategy One : 6048 interviews entre août et octobre 2008, dans 10 pays : Etats-Unis, Chine, Royaume-Uni, Allemagne, Brésil, Italie, Japon, Inde, France, Canada. Les Français représentent 8, 33% de l'échantillon.

25% seulement des sondés disent trouver satisfaction dans leur démarche d'achat.

83% veulent changer leurs pratiques de consommation pour faire du monde une better place.

76% des consommateurs préfèrent acheter des marques qui font des donations à des causes de valeur .

69% déclarent être prêts à payer plus des produits "amicaux pour l'environnement".

63% d'entre eux estiment que les marques dépensent trop en marketing et publicité et devraient investir plus dans les "bonnes causes".



samedi 22 novembre 2008

25 novembre : Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes

Lancé en 1999 par le Fonds des Nations-Unis pour le Développement des femmes, le 25 novembre est désormais "Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes".

Vaste lutte, le sort des femmes dans de nombreuses régions étant moins qu'enviable. Les violences faites aux femmes et la volonté de nombreuses sociétés d'empêcher leur accès à l'éducation sont d'ailleurs depuis longtemps pointées comme des facteurs de non-développement, durable ou pas.

Diverses manifestations seront organisées en France, pays tout aussi concerné qu'un autre par ces violences, en particulier à Paris.

C'est également l'occasion de découvrir le site de Vital Voices, organisation dédiée à l'investissement dans le "développement des femmes" dans le monde.

Illustration : Béatrice Lalino-Gbado


mercredi 19 novembre 2008

Baghdad : le métro de l'espoir et de la peur

Le métro de Baghdad tente une courageuse réapparition, à travers points de contrôles, explosions, voitures folles, jets de pierre et vaches en maraude. Un reportage qui change de l'ordinaire de l'actualité irakienne, sur le site du Los Angeles Times.

Photo : Saad Khalat, LAT

dimanche 16 novembre 2008

Lingerie : l'écologie dans le boudoir

Eco Boudoir : soutien-gorge et culotte Bamboo
"Tout en l'étreignant, il sentait sous ses mains
les douceurs mêlées de la peau et de l'étoffe.
Tout en l'embrassant, il entendait
le bruissement du vent
dans la masse fluide des bambous"

La volupté irradiera-t-elle le développement durable ? Telle est l'intention d'Eco-boudoir, créée par Jenny White. Un luxe "avec une conscience", une "sustainability" stimulante, voluptueuse et sexy, tels sont les proclamations de cette marque britannique raffinée qui propose tenues d'intérieur, sous-vêtements féminins et accessoires (décoratifs) pour la chambre. De quoi faire ricaner (giggle) le militant écolo ou altermondialiste.

Le site d'Eco-boudoir associe cependant catalogue de lingerie bon chic bon genre et information minutieuse sur les matières et procédés utilisés. Une éducation discrète des masses plus ou moins laborieuses à l'éthique et au durable.

Bambou, soie naturelle et chanvre : 3 grands classiques de la mode éthique

Si douce à porter ou à toucher, l'étoffe en fibres de bambou naturel permet à la peau de respirer. La culture du bambou nécessite peu ou pas de pesticides ou produits phytosanitaires, et c'est une plante éminemment et rapidement renouvelable. Une valeur montante.

Forcément propice au cocooning, la soie des caracos, culottes, strings, peignoirs, coussins et liens coquins d'Eco-Boudoir est produite naturellement. Ni traitements de blanchiment, ni Enamore : Annabel Shorty setformaldéhydes : le fil est traité par une solution de potasse naturelle. Sa confection ne recourt pas au travail des enfants, ce qui rend cette soie encore plus légère à porter.

Eco-boudoir recourt par ailleurs au chanvre, pérenne, hypoallergénique, doux au toucher, qui fait un retour sur la scène via la mode éthique. Econome en eau et en engrais dans sa culture, il est désormais blanchi au péroxyde d'oxygène, en remplacement des nocifs produits chlorés.

Grand-breton également, sensiblement plus kitsch,
Enamore élabore une gamme de vêtements et sous-vêtements à base de lin, soja, coton et soie biologiques et tissus d'époque sélectionnés.

G=9.8, le bois dont on fait la séduction

Lingerie : g=9,8 : soutien-gorge Trinagle, boxer MYAPorteuse d'une séduction plus "sport", plus jeune, plus épurée, g=9.8
propose une gamme de lingerie dont l'étoffe, le Lenpur, est issue de branches de pins. Une étoffe fine, soyeuse, aussi douce que le cachemire. Les teintures non toxiques sont certifiée par Oeko. La production est française, ce qui préserve l'emploi dans un secteur textile bien menacé. Et les prix bien plus doux que ceux de nos amis britanniques.

Plus que jamais, les femmes peuvent avoir le durable et l'éthique à fleur de peau.



Eco-Boudoir et Enamore sont présents sur :
"Nus dans les chanvres". - g=9.8 est sur made-in-éthic.

A consulter : le site de l'
Ethical Fashion Show


Télécharger cet article en pdf 


Modèles présentés : Eco-Boudoir : Soutien-gorge et culotte Bamboo - Enamore : Annabel Shorty set - g=9.8 : Soutien-gorge Triangle, Boxer MYA .



lundi 3 novembre 2008

Véhicules hybrides et électriques : panne de lithium ?

Les batteries lithium-ion sont une solution d'avenir pour les véhicules hybrides et électriques. A condition que le production mondiale de carbonate de lithium pur soit suffisante. Ce que conteste l'étude "Trouble with lithium 2" publiée par le Meridian National Research.

Dans son étude "Trouble with lithium 2", Meridian National Research estime les réserves de lithium chimiquement exploitables à 4 millions de tonnes (contre 6,2 dans une estmation de 2006). Soit une production annuelle de 200 000 tonnes d'ici 2015. Les pays leaders Argentine, Chili et Bolivie exploitent des lacs salés fossiles dans les Andes, dont ils extraient le lithium sous forme de saumure et de concentré. Ils disposent de 70 à 80% des ressources mondiales. La Chine a des réserves difficiles à estimer au Tibet et dans la province du Qingshai. Autres sources : l'exploitation minière en Australie, Argentine, Brésil, Canada, Portugal, Russie et au Zimbabwe.

Lithium pur : trop rare pour l'industrie automobile ?

Le lithium n'est pas rare en lui-même. Il est utilisé dans la production de verre, de céramique, d'aluminium, dans certains polymères, lubrifiants, produits de réfrigération. La production de batteries lithium-ion, destinées aux ordinateurs et téléphones portables n'utilise actuellement que 20% des ressources mondiales de ce métal. Mais elle nécessite un carbonate de lithium à haut degré de pureté. D'après "Trouble with lithium 2" , 30 000 tonnes de lithium chimiquement pur seront disponibles en 2015 pour les fabricants de batteries automobiles lithium-ion. De quoi équiper 1,5 million de véhicules électriques du type "Volt" de General Motors, théoriquement commercialisés à partir de 2010. A comparer avec une production mondiale de 70 millions d'automobiles par an.

Ainsi, en 2007, la consommation de lithium aux Etats-Unis a baissé de 12%. Cause probable : les tensions sur le marché, l'insuffisance de l'offre, alors que la demande de l'industrie augmentait. Les Américains ne disposent en effet que de sites de production déclinants au Nevada. Un projet de développement est cependant en cours à Kings Valley.

Alliance entre constructeurs automobiles et électroniciens japonais

Accoutumés à développer des technologies de pointe sans disposer de ressources nationales en matières premières, les producteurs japonais multiplient les co-entreprises dans le domaine du lithium-ion. NEC s'est ainsi associé avec Nissan (et donc Renault), dans Automotive Energy Supply Corporation. Toyota est associé avec Matsushita, Mitsubishi Motors (partenaire de PSA) avec GS Yuasa dans Lithium Energy Japan. Le leader mondial des batteries lithium-ion, Sanyo, a signé un accord de développement développement avec Volkswagen en mai. Il envisage un rapprochement avec Honda, un autre de ses clients. En France, le groupe Bolloré poursuit le développement d'une batterie lithium métal performance de haute capacité.

Reste une inconnue : les ressources en lithium pur suffiront-elles pour fabriquer les batteries des véhicules hybrides et électriques de nouvelle génération, tout en permettant une baisse des coûts de production... sachant que 2 kg de lithium pur sont nécessaires par batterie. Tels sont les termes de l'équation.

Thierry Follain

Marchand d'Idées

Lithium : production, pollution, alternative

Mauvaise nouvelle pour les flamands roses du Lac d'Uyuni, en Colombie : le rapport de Meridian International Research souligne que la production de saumures de lithium cause "des dommages écologiques irréparables aux écosystèmes". Les auteurs en viennent même à nier la qualification de "véhicules verts" aux automobiles équipées de batteries lithium-ion ! La démarche de Simbol Mining devrait donc recueillir tous leurs suffrages. Cette société américaine aurait en effet mis au point un procédé non-polluant d'extraction du lithium (et d'autres minéraux) à partir des saumures produites par les sites géothermiques. Ce qui lui a valu l'Oscar du 16ème Cleantech Forum. A suivre...

Repères

En 2007, les batteries au lithium équipaient plus de 60% des téléphones mobiles et 90% des ordinateurs portables. La valeur du carbonate de lithium importé aux Etats-Unis a progressé de 49% entre 2006 et 2007, à 3 450 $ la tonne. Au Japon, grand consommateur de lithium pour les batteries, le prix est monté à 7 000 $ la tonne au 1er semestre 2007.

Article repris par Natura Vox



vendredi 31 octobre 2008

Obama : une nouvelle image pour les Etats-Unis ?

Cette photo figure sur le site Obama for America, sur une page appelant à soutenir la campagne du candidat démocrate. La promesse est bien celle d'une famille afro-américaine à la Maison-Blanche, image ethnique des Etats-Unis présentée chaque jour au monde.

On peine à imaginer un cliché équivalent dans une campagne présidentielle française...


Thierry Follain, Marchand d'Idées : la rédaction web au bout des doigts

Thierry Follain, Marchand d'Idées, auteur de ce blog, met ses atout synthétiques, créatifs et rédactionnels au service de sites Web Grand Public. Pourquoi pas le vôtre ?

Parmi mes contributions :

inakis.fr

Portail de la consommation éthique et durable : carte blanche documentaire et rédactionnelle pour la rédaction des entrées Soins et Bien-Etre et Loisirs et Technique.

O & Formes

Rédaction du site de ce Centre de remise en forme associant bien-être, fitness, pratiques auqatiques et kinésithérapie.


Rédaction à fort objectif de référencement du site de Minguet & Lejeune, promoteur immobilier orienté 100% économies d'énergie, sur le thème du "thermo-efficace"

En cours de réalisation : un site d'information concis et pratique sur l'ensemble des secteurs de la communication, sous l'angle de l'éthique, de l'économique et du durable : automobile, habitat, voyages, alimentation, et ainsi de suite. Là encore, carte blanche documentaire, éditoriale et rédactionnelle.

Egalement :

Rédaction en chef et rédaction de la partie "Groupe" du site du Groupe EDF, lors de son lancement.

Votre site peut s'ajouter à cette liste, sur un simple appel au 06 87 29 38 73. Pensez-y !

A bientôt,

Thierry Follain
Marchand d'Idées



jeudi 30 octobre 2008

Green collars : vers une croissance durable aux Etats-Unis

Les "emplois verts", ceux des "green collars", deviennent un enjeu fondamental dans une Amérique dépendante du pétrole, guettée par la récession. Les "green jobs" concernent aussi bien la haute technologie environnementale que la régénération de centre-villes appauvris, dévastés. Objectif : une croissance verte pour les Etats-Unis.

Frappée par la crise des subprimes, la délocalisation de l'emploi industriel et l'éclatement de la nième bulle spéculative, l'économie américaine déprime. Politiciens, syndicats et militants de la revitalisation des centre-villes trouvent une nouvelle source de développement et d'espoir dans les "green collars jobs", métiers liés à l'environnement, aux économies d'énergie et aux énergies renouvelables. Se crée ainsi une 3ème vague de "collars", après les "blue collars" (industrie) et les "white collars" (services).

Une croissance durable pour les Etats-Unis

Le "ticket" démocrate Obama-Biden prévoit la création de 5 millions d'emplois, dans la partie de son programme intitulée New Energy for America. Il projette en particulier 10% d'énergie d'origine renouvelable à l'horizon 2012.

Souhaitant préserver l'emploi, l'United Steel Workers of America (USWA), syndicat de la métallurgie, s'est allié au vénérable lobby environnementaliste du Sierra Club dans la Blue green Alliance, qui vise, quant à elle, la création de 2 millions d'emplois dans les "green jobs for America". Actuellement présente dans le Michigan, le Minnesota, l'Ohio, la Pennsylvannie, l'Etat de Washington et le Wisconsin, l'alliance porte un programme que ne renierait pas notre Grenelle de l'Environnement.

L'USWA fait également partie des 40 syndicats qui soutiennent l'Appolo Alliance. Objectif : viser l'indépendance énergétique des Etats-Unis et le développement d'énergies propres et renouvelables, suivant la proclamation "Clean energy, good jobs". Autres "supporters" : une centaine d'entreprises et 40 associations environnementales et ONG, dont Global Green USA, qui dépend de Green Cross International, fondée par le dernier Président de l'Union soviétique, Mikahil Gorbatchev, conscient des retombées catastrophiques de Tchernobyl en termes politiques, humains et environnementaux.

Face à un gouvernement Bush hostile au Protocole de Kyoto, les forces vives syndicales, politiques et économiques américaines se mobilisent donc pour un futur "vert" libéré de la dépendance au pétrole. Ainsi, le site California Green business Solutions met en relation les acteurs économiques en quête de solutions d eproduction verts et ceux qui en fournissent.

Autre volet des "green collars" jobs, l'immense espace de la recherche et de l'innovation ouvert dans la construction, le transport propre, les économies d'énergie, les énergies renouvelables. C'est aux Etats-Unis que sont nés Plextronics et Nanosolar qui substituent des cellules solaires à couche fines aux coûteuses cellules en silicium. Plextronics produit des encres conductrices d'électricité. Démarche plus globale pour Nanosolar, qui imprime sur rotatives des panneaux solaires à couche mince à haut rendement. D'où une démocratisation prévisible du solaire photovoltaïque.

Régénérer l'emploi et l'environnement dans les centre-villes

Aux Etats-Unis, nombre de centre-ville dégradés sont souvent laissé aux plus défavorisés, aux Afro-Américains, en particulier. D'où une autre approche des "green collars", emplois simples mais indispensables destinés à améliorer l'environnement de ces cités, permettant graduellement aux travailleurs de se qualifier et de s'incorporer dans la société. Au bénéfice de leur quartier et de leur famille.

Tels sont les objectifs d'associations comme Green for All, Sustainable South Bronx ou Urban Habitat. Le cas du Bronx est assez spectaculaire. Ce quartier à la réputation douteuse "accueille" en effet 40% du traitement des ordures new-yorkaises, deux unités de traitement des eaux et 4 centrales électriques. D'où le passage de 60 000 bennes à ordures par semaine. Majora Carter, fondatrice de SSBx a donc lancé son projet sur une idée simple: confier la régénération du quartier à ses habitants, ex-taulards inclus, en formant ceux-ci. Même démarche pour Van Jones, fondateur de Green for All. Dans son livre "The green collar economy", il établit d'ailleurs un lien entre régénération urbaine et développement de l'économie.

Une nouvelle vision du développement américain

On le voit, les "green collars", les "green jobs" sont divers dans leurs obectifs, leur nature et leurs degrés de compétence. Ils reposent tous sur un constat : l'économie et la société américaine ne progresseront désormais qu'en prenant en compte l'environnement, la raréfaction et le renchérissement des ressources énergétiques et la nécessité d'un développement accessible à tous. Des objectifs honorables, quelles qu'en soient les concrétisations.

Thierry Follain

Marchand d'Idées

D'un clic : "Job opportunities for the green economy", étude prospective du Political Economy Research Institute, University of Massachussets.

Sources : Busines Week, International Herald Tribune, TIME, Los Angeles Times, New York Times.

Cet article a été repris par Natura Vox