vendredi 27 juillet 2007

Ethos n'accorde pas facilement son crédit

Pionnier de l'Investissement Socialement Responsable, le fonds d'investissement Ethos est intervenu lors de l'Assemblée générale du Crédit Suisse, pour dénoncer la politique de rémunération des dirigeant et l'implication de la banque aux côtés d'un producteur de bois malaisien. Un exemple marquant d'engagement actionnarial favorable au développement durable...

L'Assemblée générale du Crédit suisse, en mai dernier, a été perturbée par la montée au créneau des représentants d'Ethos, fonds d'investissement éthique fondé en 1997 à Genève. A cette occasion, Ethos a lancé le débat sur le niveau de rémunération des dirigeants de la banque, qu'il estime particulièrement peu transparente à ce sujet. "Les dirigeants ont de "petits fixes"" de plusieurs millions de francs suisses et des variables énormes qui sont indexés sur les résultats... dans les 5 ans à venir, a expliqué Dominique Biedermann, Directeur d'Ethos. On pourrait découvrir, dans deux ans, que chacun des membres de la direction reçoit plus de 100 millions de francs suisses (60 millions d'euros) par personne et par an !" L'intervention d'Etos s'est soldée par le ralliement de 7% des actionnaires, qui ont refusé de valider les nominations au Comité des rémunérations du Crédit Suisse.

L'offensive sur le Crédit Suisse s'inscrit dans la stratégie générale d'Ethos, qui a porté le débat sur la place publique en publiant une étude sur le montant des rémunérations des dirigeants des grandes entreprises suisses, plus élevées que celles des patrons du CAC 40 français.

A la même assemblée, Ethos a soutenu les représentants de la Fondation Bruno Manser et de la SPM (Société pour les peuples menacés) qui pointaient du doigt l'introduction en bourse du producteur de bois malaisien Samling, mise en oeuvre par le Crédit Suisse. Ils reprochaient à cette société une exploitation forestière sans mesure, violant les droits des populations malaisiennes et guyannaises concernées.

Ainsi se manifeste l'engagement d'Ethos, groupement de 75 investisseurs institutionnels suisses qui privilégie le long terme et exclut de ses investissements les entreprises exerçant leurs activités dans l'armement, le tabac, les OGM, le nucléaire, la pornographie et les jeux de hasard (seuil d'exclusion : 5% du chiffre d'affaires).

Le fonds genevois vient de nouer un partenariat avec le fonds français
Phitrust, spécialisé dans l'engagement actionnarial sur la gouvernance d'entreprise.

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