vendredi 28 novembre 2008

Ils voient des ours partout, en Ontario

Avec un population de 75 000 à 100 000 ours pour 12 millions d'humains, la province d'Ontario, Canada, voit se multiplier les rencontres plus ou moins pacifiques entre bipèdes et ursidés. Mais les Ontariens résistent vaillamment.

Le Ministère des ressources naturelles de l'Ontario doit le reconnaître : les rencontres entre ours et humains se sont multipliées en cet été 2008. Elles ont atteint le nombre de 694 dans la zone de Parry Sound, contre 251 l'année dernière, à la même époque. Alan Boivin, directeur du Delta Rocky Crest Resort, s'est même plaint de tomber sur un ours chaque matin.

Conséquence : les enfants de l'école de Bracebridge ont dû passer leurs derniers jours de classe enfermés (on peut supposer qu'observer un ours noir vaquer à ses occupations constitue cependant une exaltante expérience).

C'est bien entendu ennuyeux pour les propriétaires d'auberges, cours de golf et campings, qui recommandent à leurs clients de ne pas se balader la nuit (mauvais moment pour aller vider ses poubelles dans celles du camp, par exemple).

En général, les rencontres avec un ours se déroulent bien, chacun retournant à sa propre vie. Parfois, c'est plus sportif. Ainsi, Jeff Herrington, cuisinier à Muskoka de son état, a-t-il commis l'erreur de sortir pour observer l'ours signalé près de sa cuisine. Ce faisant, il a fait détaler l'animal, qui s'est retrouvé coincé par une barrière, et a alors chargé le cuistot, lequel doit être entraîné à la course, puisqu'il lui a échappé. L'animal a reporté sa fureur sur la boutique de cadeaux et une fillette de 12 ans, qui l'a mise en fuite par ses cris ! Ailleurs, un bûcheron est sorti avec quelques griffures d'une séance de close-combat avec un ours contre lequel il se défendait à grands coups de pied... Il n'ont pas froid aux yeux, les habitants de l'Ontario.

La police est appelée pour mettre un terme définitif à l'existence d'ours agressifs et récidivistes, mais cela arrive rarement. Le Ministère des Ressources naturelles se montre même réticent à piéger ces sympathiques animaux (dont les mâles pèsent tout de même 130 à 300 kilos). Et il défend sa politique d'interdiction de la chasse de printemps, décidée en 1999.

L'Ontario étant deux fois plus grand que la France, pour une population de 12 millions d'habitants, on peut dire que les ours noirs mettent de la mauvaise volonté à éviter les humains...

Indispensable : les conseils sur la cohabitation homme/ours publiés par le Ministère des Richesses naturelles de l'Ontario ("richesses naturelles" sonne mieux qu'"environnement", soit dit en passant).

Article repris par Natura Vox

photo : Clifford Skarstedt - cp

source : Star.com



lundi 24 novembre 2008

Goodpurpose 2008 (TM) : solidaire et durable restent d'actualité


En période de crise, 68% des consommateurs affirment rester fidèles à une marque qui apporte son soutien à une "bonne cause", comme la création d'un avenir porteur d'un monde meilleur. C'est une des conclusions de l'étude Goodpurpose 2008, publiée par le cabinet de RP Edelman. Loin d'être devenues des "boulets", les thématiques solidaires et durables demeurent donc porteuses.

D'après la seconde étude Goodpurpose (TM), pilotée par l'agence de relations publiques américaine Edelman, en période de crise, 80% des consommateurs pensent qu'il reste important pour les marques et les sociétés de consacrer des moyens à des "bonnes causes".

Les causes qui concernent le plus les sondés sont la protection de l'environnement (88%), l'amélioration des soins de santé (86%), la réduction de la pauvreté (84%) et l'égalité dans l'accès à l'éducation (82%). Les consommateurs indiens font bande à part : 79% pensent qu'on en fait trop sur l'environnement; 56% doutent qu'existe un réchauffement climatique. D'où l'intérêt d'inclure les consommateurs des pays émergents dans ce type d'étude, pour modérer les effets de la prise de conscience de leurs homologues occidentaux.

Les composantes de la société les plus attirées par cette approche incluent : les femmes, les mères, les baby-boomers, les enfants, ainsi que les "millennials", sur-consommateurs guidés par les tendances.

Révélation pour le public anglo-saxon : 55% des sondés pensent que l'Etat doit être prioritairement responsable de l'accès égal à l'éducation. 46% lui confieraient volontiers la santé et 40% la réduction de la pauvreté.

8 thématiques éthiques, solidaires et durables

Edelman distingue 8 aires d'action sociale porteuses pour les marques et entreprises : compréhension entre les cultures et diversité culturelle, éducation, arts et culture, environnement, droits de l'homme et droits civiques, santé publique et personnelle, pauvreté et faim, estime de soi, appréciation de soi, droits et protection des animaux.

Le thème de l'estime de soi est déjà familier dans l'univers anglo-saxon, comme en attestent les campagnes de Dove Canada, en particulier le clip Evolution. C'est une piste encore peu abordée dans les pays latins, à ma connaissance.

Good Purpose (TM) 2008 confirme donc la résistance des thématiques solidaires dans un contexte économique difficile. Spécialiste du "marketing social", Edelman y voit la naissance d'une culture populaire mondiale orientée vers l'engagement social, qui entend que cet engagement soit partagé par les marques. Reste à voir à quel point cet engagement dépasse la simple stratégie marketing.



Repères

Etude menée par Strategy One : 6048 interviews entre août et octobre 2008, dans 10 pays : Etats-Unis, Chine, Royaume-Uni, Allemagne, Brésil, Italie, Japon, Inde, France, Canada. Les Français représentent 8, 33% de l'échantillon.

25% seulement des sondés disent trouver satisfaction dans leur démarche d'achat.

83% veulent changer leurs pratiques de consommation pour faire du monde une better place.

76% des consommateurs préfèrent acheter des marques qui font des donations à des causes de valeur .

69% déclarent être prêts à payer plus des produits "amicaux pour l'environnement".

63% d'entre eux estiment que les marques dépensent trop en marketing et publicité et devraient investir plus dans les "bonnes causes".



samedi 22 novembre 2008

25 novembre : Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes

Lancé en 1999 par le Fonds des Nations-Unis pour le Développement des femmes, le 25 novembre est désormais "Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes".

Vaste lutte, le sort des femmes dans de nombreuses régions étant moins qu'enviable. Les violences faites aux femmes et la volonté de nombreuses sociétés d'empêcher leur accès à l'éducation sont d'ailleurs depuis longtemps pointées comme des facteurs de non-développement, durable ou pas.

Diverses manifestations seront organisées en France, pays tout aussi concerné qu'un autre par ces violences, en particulier à Paris.

C'est également l'occasion de découvrir le site de Vital Voices, organisation dédiée à l'investissement dans le "développement des femmes" dans le monde.

Illustration : Béatrice Lalino-Gbado


mercredi 19 novembre 2008

Baghdad : le métro de l'espoir et de la peur

Le métro de Baghdad tente une courageuse réapparition, à travers points de contrôles, explosions, voitures folles, jets de pierre et vaches en maraude. Un reportage qui change de l'ordinaire de l'actualité irakienne, sur le site du Los Angeles Times.

Photo : Saad Khalat, LAT

dimanche 16 novembre 2008

Lingerie : l'écologie dans le boudoir

Eco Boudoir : soutien-gorge et culotte Bamboo
"Tout en l'étreignant, il sentait sous ses mains
les douceurs mêlées de la peau et de l'étoffe.
Tout en l'embrassant, il entendait
le bruissement du vent
dans la masse fluide des bambous"

La volupté irradiera-t-elle le développement durable ? Telle est l'intention d'Eco-boudoir, créée par Jenny White. Un luxe "avec une conscience", une "sustainability" stimulante, voluptueuse et sexy, tels sont les proclamations de cette marque britannique raffinée qui propose tenues d'intérieur, sous-vêtements féminins et accessoires (décoratifs) pour la chambre. De quoi faire ricaner (giggle) le militant écolo ou altermondialiste.

Le site d'Eco-boudoir associe cependant catalogue de lingerie bon chic bon genre et information minutieuse sur les matières et procédés utilisés. Une éducation discrète des masses plus ou moins laborieuses à l'éthique et au durable.

Bambou, soie naturelle et chanvre : 3 grands classiques de la mode éthique

Si douce à porter ou à toucher, l'étoffe en fibres de bambou naturel permet à la peau de respirer. La culture du bambou nécessite peu ou pas de pesticides ou produits phytosanitaires, et c'est une plante éminemment et rapidement renouvelable. Une valeur montante.

Forcément propice au cocooning, la soie des caracos, culottes, strings, peignoirs, coussins et liens coquins d'Eco-Boudoir est produite naturellement. Ni traitements de blanchiment, ni Enamore : Annabel Shorty setformaldéhydes : le fil est traité par une solution de potasse naturelle. Sa confection ne recourt pas au travail des enfants, ce qui rend cette soie encore plus légère à porter.

Eco-boudoir recourt par ailleurs au chanvre, pérenne, hypoallergénique, doux au toucher, qui fait un retour sur la scène via la mode éthique. Econome en eau et en engrais dans sa culture, il est désormais blanchi au péroxyde d'oxygène, en remplacement des nocifs produits chlorés.

Grand-breton également, sensiblement plus kitsch,
Enamore élabore une gamme de vêtements et sous-vêtements à base de lin, soja, coton et soie biologiques et tissus d'époque sélectionnés.

G=9.8, le bois dont on fait la séduction

Lingerie : g=9,8 : soutien-gorge Trinagle, boxer MYAPorteuse d'une séduction plus "sport", plus jeune, plus épurée, g=9.8
propose une gamme de lingerie dont l'étoffe, le Lenpur, est issue de branches de pins. Une étoffe fine, soyeuse, aussi douce que le cachemire. Les teintures non toxiques sont certifiée par Oeko. La production est française, ce qui préserve l'emploi dans un secteur textile bien menacé. Et les prix bien plus doux que ceux de nos amis britanniques.

Plus que jamais, les femmes peuvent avoir le durable et l'éthique à fleur de peau.



Eco-Boudoir et Enamore sont présents sur :
"Nus dans les chanvres". - g=9.8 est sur made-in-éthic.

A consulter : le site de l'
Ethical Fashion Show


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Modèles présentés : Eco-Boudoir : Soutien-gorge et culotte Bamboo - Enamore : Annabel Shorty set - g=9.8 : Soutien-gorge Triangle, Boxer MYA .



lundi 3 novembre 2008

Véhicules hybrides et électriques : panne de lithium ?

Les batteries lithium-ion sont une solution d'avenir pour les véhicules hybrides et électriques. A condition que le production mondiale de carbonate de lithium pur soit suffisante. Ce que conteste l'étude "Trouble with lithium 2" publiée par le Meridian National Research.

Dans son étude "Trouble with lithium 2", Meridian National Research estime les réserves de lithium chimiquement exploitables à 4 millions de tonnes (contre 6,2 dans une estmation de 2006). Soit une production annuelle de 200 000 tonnes d'ici 2015. Les pays leaders Argentine, Chili et Bolivie exploitent des lacs salés fossiles dans les Andes, dont ils extraient le lithium sous forme de saumure et de concentré. Ils disposent de 70 à 80% des ressources mondiales. La Chine a des réserves difficiles à estimer au Tibet et dans la province du Qingshai. Autres sources : l'exploitation minière en Australie, Argentine, Brésil, Canada, Portugal, Russie et au Zimbabwe.

Lithium pur : trop rare pour l'industrie automobile ?

Le lithium n'est pas rare en lui-même. Il est utilisé dans la production de verre, de céramique, d'aluminium, dans certains polymères, lubrifiants, produits de réfrigération. La production de batteries lithium-ion, destinées aux ordinateurs et téléphones portables n'utilise actuellement que 20% des ressources mondiales de ce métal. Mais elle nécessite un carbonate de lithium à haut degré de pureté. D'après "Trouble with lithium 2" , 30 000 tonnes de lithium chimiquement pur seront disponibles en 2015 pour les fabricants de batteries automobiles lithium-ion. De quoi équiper 1,5 million de véhicules électriques du type "Volt" de General Motors, théoriquement commercialisés à partir de 2010. A comparer avec une production mondiale de 70 millions d'automobiles par an.

Ainsi, en 2007, la consommation de lithium aux Etats-Unis a baissé de 12%. Cause probable : les tensions sur le marché, l'insuffisance de l'offre, alors que la demande de l'industrie augmentait. Les Américains ne disposent en effet que de sites de production déclinants au Nevada. Un projet de développement est cependant en cours à Kings Valley.

Alliance entre constructeurs automobiles et électroniciens japonais

Accoutumés à développer des technologies de pointe sans disposer de ressources nationales en matières premières, les producteurs japonais multiplient les co-entreprises dans le domaine du lithium-ion. NEC s'est ainsi associé avec Nissan (et donc Renault), dans Automotive Energy Supply Corporation. Toyota est associé avec Matsushita, Mitsubishi Motors (partenaire de PSA) avec GS Yuasa dans Lithium Energy Japan. Le leader mondial des batteries lithium-ion, Sanyo, a signé un accord de développement développement avec Volkswagen en mai. Il envisage un rapprochement avec Honda, un autre de ses clients. En France, le groupe Bolloré poursuit le développement d'une batterie lithium métal performance de haute capacité.

Reste une inconnue : les ressources en lithium pur suffiront-elles pour fabriquer les batteries des véhicules hybrides et électriques de nouvelle génération, tout en permettant une baisse des coûts de production... sachant que 2 kg de lithium pur sont nécessaires par batterie. Tels sont les termes de l'équation.

Thierry Follain

Marchand d'Idées

Lithium : production, pollution, alternative

Mauvaise nouvelle pour les flamands roses du Lac d'Uyuni, en Colombie : le rapport de Meridian International Research souligne que la production de saumures de lithium cause "des dommages écologiques irréparables aux écosystèmes". Les auteurs en viennent même à nier la qualification de "véhicules verts" aux automobiles équipées de batteries lithium-ion ! La démarche de Simbol Mining devrait donc recueillir tous leurs suffrages. Cette société américaine aurait en effet mis au point un procédé non-polluant d'extraction du lithium (et d'autres minéraux) à partir des saumures produites par les sites géothermiques. Ce qui lui a valu l'Oscar du 16ème Cleantech Forum. A suivre...

Repères

En 2007, les batteries au lithium équipaient plus de 60% des téléphones mobiles et 90% des ordinateurs portables. La valeur du carbonate de lithium importé aux Etats-Unis a progressé de 49% entre 2006 et 2007, à 3 450 $ la tonne. Au Japon, grand consommateur de lithium pour les batteries, le prix est monté à 7 000 $ la tonne au 1er semestre 2007.

Article repris par Natura Vox