vendredi 31 octobre 2008

Obama : une nouvelle image pour les Etats-Unis ?

Cette photo figure sur le site Obama for America, sur une page appelant à soutenir la campagne du candidat démocrate. La promesse est bien celle d'une famille afro-américaine à la Maison-Blanche, image ethnique des Etats-Unis présentée chaque jour au monde.

On peine à imaginer un cliché équivalent dans une campagne présidentielle française...


Thierry Follain, Marchand d'Idées : la rédaction web au bout des doigts

Thierry Follain, Marchand d'Idées, auteur de ce blog, met ses atout synthétiques, créatifs et rédactionnels au service de sites Web Grand Public. Pourquoi pas le vôtre ?

Parmi mes contributions :

inakis.fr

Portail de la consommation éthique et durable : carte blanche documentaire et rédactionnelle pour la rédaction des entrées Soins et Bien-Etre et Loisirs et Technique.

O & Formes

Rédaction du site de ce Centre de remise en forme associant bien-être, fitness, pratiques auqatiques et kinésithérapie.


Rédaction à fort objectif de référencement du site de Minguet & Lejeune, promoteur immobilier orienté 100% économies d'énergie, sur le thème du "thermo-efficace"

En cours de réalisation : un site d'information concis et pratique sur l'ensemble des secteurs de la communication, sous l'angle de l'éthique, de l'économique et du durable : automobile, habitat, voyages, alimentation, et ainsi de suite. Là encore, carte blanche documentaire, éditoriale et rédactionnelle.

Egalement :

Rédaction en chef et rédaction de la partie "Groupe" du site du Groupe EDF, lors de son lancement.

Votre site peut s'ajouter à cette liste, sur un simple appel au 06 87 29 38 73. Pensez-y !

A bientôt,

Thierry Follain
Marchand d'Idées



jeudi 30 octobre 2008

Green collars : vers une croissance durable aux Etats-Unis

Les "emplois verts", ceux des "green collars", deviennent un enjeu fondamental dans une Amérique dépendante du pétrole, guettée par la récession. Les "green jobs" concernent aussi bien la haute technologie environnementale que la régénération de centre-villes appauvris, dévastés. Objectif : une croissance verte pour les Etats-Unis.

Frappée par la crise des subprimes, la délocalisation de l'emploi industriel et l'éclatement de la nième bulle spéculative, l'économie américaine déprime. Politiciens, syndicats et militants de la revitalisation des centre-villes trouvent une nouvelle source de développement et d'espoir dans les "green collars jobs", métiers liés à l'environnement, aux économies d'énergie et aux énergies renouvelables. Se crée ainsi une 3ème vague de "collars", après les "blue collars" (industrie) et les "white collars" (services).

Une croissance durable pour les Etats-Unis

Le "ticket" démocrate Obama-Biden prévoit la création de 5 millions d'emplois, dans la partie de son programme intitulée New Energy for America. Il projette en particulier 10% d'énergie d'origine renouvelable à l'horizon 2012.

Souhaitant préserver l'emploi, l'United Steel Workers of America (USWA), syndicat de la métallurgie, s'est allié au vénérable lobby environnementaliste du Sierra Club dans la Blue green Alliance, qui vise, quant à elle, la création de 2 millions d'emplois dans les "green jobs for America". Actuellement présente dans le Michigan, le Minnesota, l'Ohio, la Pennsylvannie, l'Etat de Washington et le Wisconsin, l'alliance porte un programme que ne renierait pas notre Grenelle de l'Environnement.

L'USWA fait également partie des 40 syndicats qui soutiennent l'Appolo Alliance. Objectif : viser l'indépendance énergétique des Etats-Unis et le développement d'énergies propres et renouvelables, suivant la proclamation "Clean energy, good jobs". Autres "supporters" : une centaine d'entreprises et 40 associations environnementales et ONG, dont Global Green USA, qui dépend de Green Cross International, fondée par le dernier Président de l'Union soviétique, Mikahil Gorbatchev, conscient des retombées catastrophiques de Tchernobyl en termes politiques, humains et environnementaux.

Face à un gouvernement Bush hostile au Protocole de Kyoto, les forces vives syndicales, politiques et économiques américaines se mobilisent donc pour un futur "vert" libéré de la dépendance au pétrole. Ainsi, le site California Green business Solutions met en relation les acteurs économiques en quête de solutions d eproduction verts et ceux qui en fournissent.

Autre volet des "green collars" jobs, l'immense espace de la recherche et de l'innovation ouvert dans la construction, le transport propre, les économies d'énergie, les énergies renouvelables. C'est aux Etats-Unis que sont nés Plextronics et Nanosolar qui substituent des cellules solaires à couche fines aux coûteuses cellules en silicium. Plextronics produit des encres conductrices d'électricité. Démarche plus globale pour Nanosolar, qui imprime sur rotatives des panneaux solaires à couche mince à haut rendement. D'où une démocratisation prévisible du solaire photovoltaïque.

Régénérer l'emploi et l'environnement dans les centre-villes

Aux Etats-Unis, nombre de centre-ville dégradés sont souvent laissé aux plus défavorisés, aux Afro-Américains, en particulier. D'où une autre approche des "green collars", emplois simples mais indispensables destinés à améliorer l'environnement de ces cités, permettant graduellement aux travailleurs de se qualifier et de s'incorporer dans la société. Au bénéfice de leur quartier et de leur famille.

Tels sont les objectifs d'associations comme Green for All, Sustainable South Bronx ou Urban Habitat. Le cas du Bronx est assez spectaculaire. Ce quartier à la réputation douteuse "accueille" en effet 40% du traitement des ordures new-yorkaises, deux unités de traitement des eaux et 4 centrales électriques. D'où le passage de 60 000 bennes à ordures par semaine. Majora Carter, fondatrice de SSBx a donc lancé son projet sur une idée simple: confier la régénération du quartier à ses habitants, ex-taulards inclus, en formant ceux-ci. Même démarche pour Van Jones, fondateur de Green for All. Dans son livre "The green collar economy", il établit d'ailleurs un lien entre régénération urbaine et développement de l'économie.

Une nouvelle vision du développement américain

On le voit, les "green collars", les "green jobs" sont divers dans leurs obectifs, leur nature et leurs degrés de compétence. Ils reposent tous sur un constat : l'économie et la société américaine ne progresseront désormais qu'en prenant en compte l'environnement, la raréfaction et le renchérissement des ressources énergétiques et la nécessité d'un développement accessible à tous. Des objectifs honorables, quelles qu'en soient les concrétisations.

Thierry Follain

Marchand d'Idées

D'un clic : "Job opportunities for the green economy", étude prospective du Political Economy Research Institute, University of Massachussets.

Sources : Busines Week, International Herald Tribune, TIME, Los Angeles Times, New York Times.

Cet article a été repris par Natura Vox



lundi 20 octobre 2008

Ylang-ylang : la sensualité à fleur de peau

Parée de multiples vertus, dont aphrodisiaques, l'huile essentielle d'Ylang-Ylang a enfin été soumise à des tests scientifiques. Elle fait pour le moins baisser le stress.

Les huiles essentielles ont la cote. Autrefois réservées aux écolos et naturopathes purs et durs, elles envahissent l'espace sensuel, et surtout celui du business des cosmétiques, du bien-être, voire des produits ménagers. Parées de trop multiples vertus, elles font un peu tout et son contraire, à en croire les sites (marchands) spécialisés. L'essence d'Ylang-Ylang, quant à elle, est assez unanimement considérée comme "aphrodisiaque".

L'aube, William-Adolphe BouguereauDeux chercheurs, Tapanee Hongratanaworakit (Université de Bangkok) et Gerhard Buchbauer (Université de Vienne) se sont penchés sur la question. Ils ont testé les vertus de l'absorption transdermique d'huile essentielle d'Ylang-Ylang sur 40 volontaires.

De réels effets physiologiques ont été constatés, incluant une baisse significative de la pression sanguine et une élévation de la température cutanée.

La technique du double aveugle a également été utilisée. Deux groupes-témoin, ayant reçu une applications d'ylang ou d'une substance neutre, ont été interrogés. Les sujets traités par absorption d'huile essentielle d'ylang-ylang se sont ressentis plus calmes et relaxés que les autres. Buchbauer et Hongratanaworakit concluent donc à la pertinence du recours à l'HE d'Ylang pour soulager stress et dépression.

En élargissant les conclusions, on peut effectivement considérer une intense relaxation comme propice aux rapprochements sensuels. Dans l'échange, plus que dans la stimulation automatique, qui semble un peu trop tendance ces temps-ci.


Ceci fit, un doux massage à l'ylang-ylang (ou autre) ne peut pas faire de mal à votr
e libido !

Thierry Follain

Le Cananga en prend pour ses grades

L'huile essentielle d'Ylang-ylang utilisée en aromathérapie est extraite des fleurs du Cananga odorata. Produite à Madagascar, aux Comores et aux Philippines, elle est proposée en 4 ou 5 gradations. Le grade 1 correspond à la première distillation, la plus concentrée, le "4" à la redistillation la plus faible. Certains distributeurs proposent une huile d'Ylang-Ylang "complète", associant gradations haute et basse.

Etude citée : "Effets relaxants de l'ylang-ylang sur les humains par absorbtion transdermique" - Tapanee Hongratanaworakit (Faculté de pharmacie, Université de Srinakharinwirot, Bangkok) - Gerhard Buchbauer (Centre de pharmacie, Université de Vienne). In "Phytotherapy Research", 2006, Vol. 20, n° 9.


Illustration: Allégorie de l'Aube - Bouguereau (1881)



samedi 18 octobre 2008

Biohousing : choisir sa solution chauffage au bois

Choisir son système de chauffage en fonction des facteurs économiques et écologiques, tel est le but du calculateur énergétique mis en ligne par Biohousing. Dédié à la promotion du bois-énergie, ce projet européen est porté en France par l'Ademe et Biomasse-Normandie, association pour la valorisation de la biomasse en Basse-Normandie. Les atouts environnentaux du bois-énergie sont fortement liés, cependant, à la rentabilité énergétique des appareils de chauffage employés.
Biohousing Heating Tool

Le calculateur de besoins de chauffage mis en ligne par Biohousing permet d'estimer rapidement le coût des diverses solutions de chauffage, en associant données sur votre habitation, votre consommation d'énergie et sur les prix des diverses sources énergétiques. Cela demande une expertise minimale, puisqu'il faut renseigner les deux champs suivants : "consommation pour le chauffage", en kW/h/m3, et "consommation pour l'eau chaude", en MW/h/an. Les calculs portent sur une palette de 5 sources : granulés de bois, fioul, gaz naturel, pompe à chaleur énergétique, électricité. Si toutes les données ont bien été renseignées, le calculateur énergétique de Biohousing fournit les "coûts totaux annuels de la chaleur" induits par les diverses solutions.

Biohousing : l'Europe pour les énergies renouvelables

Biohousing est un programme européen dédié à la promotion du bois-énergie dans l'habitat individuel. Le projet Biohousing français est porté par l'Ademe et la région Basse-Normandie. Plus précisément par Biomasse Normandie, association liée au Conseil Général bas-normand, dédiée depuis 1983 à la valorisation énergétique et agronomique de la biomasse.

Le projet Biohousing s'inscrit dans le cadre d'Energie Intelligente Europe, mené par la Commission européenne. Ce programme veut optimiser les conditions pour économiser l'énergie et encourager l'usage de sources d'énergies renouvelables dans l'Union.

Le chauffage au bois respecte-t-il l'environnement à 100% ?

Le site Biohousing publie également un tableau comparatif des solutions énergétiques selon 5 critères : respect de l'environnement, coût des combustibles, coût des investissements, fiabilité de fonctionnement, contrôle et maintenance, couplage avec l'énergie solaire. Le chauffage au bois est le seul à bénéficier de "smileys" souriants pour le "respect de l'environnement". Normal, puisqu'il s'agit de promouvoir la filière bois-énergie. Comme l'indique le document "Le chauffage au bois : des solutions performantes, écologiques et modernes" élaboré par Biomasse Normandie, ce respect est probable pour les poêles ou chaudières à granulés à rendement de 85%. Moins pour les autres modes, en particulier les plus anciens.

La combustion du bois émet en effet des polluants tels que le monoxyde de carbone, les hydrocarbures et les particules très fines (oui, comme le moteur Diesel). On considère par ailleurs que le dioxyde de carbone (CO2) émis est compensé par le CO2 capté par l'arbre durant sa "vie". Sans prendre en compte l'énergie consommée pour l'abattage et le transport.

Autres facteurs à prendre en compte : le surcoût des chaudières à granulés (sciure compactée) ou pellets (bois déchiqueté). Et l'incertitude sur l'augmentation future des prix de ces sources d'énergie, sous-produits de l'industrie du bois ou de l'exploitation forestière (que l'on espère "durable").

Le guide "Le chauffage au bois" de l'ADEME fournit également quantité d'informations pratiques pour passer au chauffage au bois ou optimiser celui-ci.

Rappelons que si vous vous chauffez au bois avec des appareils peu performants, c'est plutôt nocif pour l'environnement, tant du point de vue de la ressource que de la pollution induite !

jeudi 9 octobre 2008

Amendement Ollier : un développement de retard ?

Patrick Ollier, Président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, a fait voter par la Commission des affaires économiques un amendement à la Loi Grenelle 1, favorable au chauffage électrique. Mais défavorable au développement durable, ainsi qu'à l'industrie du bâtiment, forte créatrice d'emplois. Un exemple parlant de l'obstination à prolonger un modèle économique français périmé.

"L'amendement Ollier" à la proposition de Loi Grenelle 1 porte un sacré coup de canif à la recherche des économies d'énergie. Il envisage tout simplement de relever de 50 à 120 KwH par m2 et par an l'objectif de consommation énergétique des constructions neuves, à l'horizon 2012. A condition qu'elles soient équipées d'un chauffage électrique. Conséquence : une consommation d'énergie primaire deux fois plus élevée dans l'habitat que celle déterminée dans les travaux du Grenelle de l'Environnement. Levée de boucliers non seulement des "écolos", mais aussi, mais surtout de l'industrie de l'isolation, initiatrice de l'association "Isolons la Terre", et du Club "Construire durable", impulsé par le groupe de presse professionnel Le Moniteur. Sans parler des réserves de la Secrétaire d'Etat à l'écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, qui souligne l'aberration thermo-dynamique du chauffage à l'électricité.

Mais pourquoi économiser l'énergie, après tout ? Pourquoi concevoir des appareils électroménagers peu gourmands en électricité ? Pourquoi "domotiser" les habitations pour une gestion optimale des lumières et du chauffage ? Pourquoi acheter des ampoules basse consommation ? Puisque nous, Français, avons un parc de 58 réacteurs nucléaires à notre disposition ! Beau signal donné aux consommateurs de France, de Navarre et d'ailleurs !

Un modèle de développement français bien dépassé

Plus sérieusement, "l'amendement Ollier" révèle la permanence d'un vieux mal français, cette obstination à faire reposer notre développement sur de grands groupes publics, para-publics ou privés, travaillant ad vitam aeternam sur des technologies "qui ont fait leurs preuves" : électro-nucléaire, motorisation diesel, TGV, agriculture à forte consommation de pesticides... Quelque part entre le défunt Gosplan et le copinage entre élites du public et du privé, acteurs économiques et politiques. Au détriment continuel des PMI-PME, véritables créatrices d'emploi et des indispensables basculements technologiques pour un avenir durable.

Pendant ce temps, dans ce laboratoire du futur qu'est la Californie, l'état, les "business angels", les "start-up", les industriels misent à fond sur la recherche et le développement de technologies novatrices économes en énergie. L'Allemagne domine le marché des éoliennes. Le Japon caracole en tête sur le segment porteur des véhicules hybrides et électriques (ce dont profitera au moins Renault, allié à Nissan).

Monsieur Ollier et ses amis, quant à eux, montent au créneau pour la défense... du convecteur électrique. A quand la relance de la DS (si confortable) et du Concorde (si rapide) ?..

Thierry Follain

Article repris, en version longue, sur :
Natura Vox

Cozop


vendredi 3 octobre 2008

La femme de Tchernobyl

Dans son roman "Wolves eat dogs" (Chiens et Loups), Martin Cruz-Smith met en scène Eva Kazan, médecin dans la Zone d'exclusion de la centrale de Tchernobyl. Autrefois, pour son plus grand malheur, enfant participant à la grande parade du 1er mai 1986 à Kiev, 5 jours après l'explosion du réacteur 4 de la centrale. Une évocation prenante des multiples habitants d'Ukraine et de Biélorussie contaminés pour des générations, dans l'indifférence de la communauté internationale, européenne, notamment.

Eva dit : "Je me souviens parfois de cette fille de treize ans qui parade le 1er mai avec un sourire béat. Elle a quitté son village, rejoint son oncle et sa tante à Kiev pour suivre les cours de l'écoles de danse; leurs critères sont rigides, mais elle a été pesée, mesurée et elle a la bonne carrure. On l'a choisie pour porter la bannière "Marchons vers un futur radieux! ". La journée est assez douce pour se passer de veste, et elle en est heureuse. Son jeune corps est une merveille de croissance, la division des cellules y élabore un être nouveau. Et, de fait, ce jour-là, elle va devenir une autre, car une brume voile le ciel, portée par la brise en provenance de Tchernobyl. Ainsi s'achèvent ses jours de danseuse et commence sa longue relation avec la chirurgie soviétique." Elle toucha sa cicatrice. "D'abord la thyroîde, puis les tumeurs. C'est à celà que tu reconnais les véritables citoyens de la Zone. Nous baisons sans soucis. Je suis une femme creuse; tu pourrais me battre comme un tambour. De temps à autre, je me souviens de cette fille futile... j'ai tellement honte de sa stupidité; si je pouvais revenir dans le passé avec un révolver, je la tuerais sans hésiter. Quand ce sentiment me suffoque, je vais me cacher dans un trou ou la maison condamnée la plus proche. Il y a tant de maisons contaminées... j'ai le choix. Autrement, je ne redoute rien ...

traduit par l'auteur de ce blog

Martin Cruz-Smith - Wolves eat dogs (Pan Books) - Chiens et loups (Robert Laffont)

D'un clic : " The Tchernobyl disaster : Effects on Ukraine and Belarus " , UNU (United Nations University)