samedi 21 août 2010

En 2007, les Français ont émis 439 ou 545 millions de tonnes de CO2 ? Question de point de vue.

439 millions de tonnes de CO2 émises en France en 2007. Autant qu'en 1990, pour une population qui a crû de 5,5 millions. L'empreinte carbone des transports, des services et des ménages est en augmentation. Si on considère la consommation finale française, importations incluses, le CO2 émis passe à 545 tonnes. Soit 9 tonnes par citoyen, et non 6,5. D'un point de vue mondialisé.

Réchauffement climatique : la France a produit entre 439 et 545 millions de tonnes de CO2 en 2007 - Les Français émetteurs de CO2 - Terre Natale, le Blog du Développement durable - Par Thierry Follain, conseil en communication, rédacteur, web rédacteur - 06 87 29 38 73

Les acteurs économiques et les ménages ont émis 439 millions de tonnes de dioxyde de carbone en France, en 2007, contre 438 en 1990. Résultat décevant, à moduler par la croissance de la population : 5,5millions. A 6,5 tonnes, l'empreinte carbone individuelle a donc diminué. 

Evolution des émissions de CO2 : logique et contrastée

Le gain technologique en émission de CO2 sur la période a été de - 33%. Il a été neutralisé par l'augmentation des usages et des consommations. Les gains obtenus dans l'industrie  et la production d'énergie (20 millions de tonnes) ont ainsi été neutralisée par la croissance du CO2 émis par les industries de services (19 millions). 

En résumé : l'industrie attentive à ses consommations énergétiques, régulée et délocalisée a baissé ses émissions de CO2 de 10%, les services et les transports, en croissance, les ont augmenté respectivement de 25% et 35% !

Les ménages, directement responsables de 30% des émissions de CO2

 En 17 ans, les ménages français ont bien sûr acheté plus de voitures, allongé leurs parcours (tendance à confirmer aujourd'hui) et agrandi la surface de leurs logements. Sachant que la RT 2005, première régulation thermique digne de ce nom, ne s'est appliquée qu'aux demandes de permis de construire déposées après le 1er septembre 2006.

Le chauffage et les voitures des Français ont ainsi émis 150 millions de tonne de CO2 en 2007 contre 149 en 1990. Là encore joue l'effet-rebond, dans lequel l’amélioration de l’efficacité environnementale d’une ressource ou d’un équipement est compensée par un usage accru.

Les comportements individuels et familiaux ont donc un fort impact sur le réchauffement climatique. CQFD.

Consommation finale d'un pays : le vrai référentiel des émissions de gaz à effet de serre

L'économie française ne fonctionne pas en cercle fermé. Dans son rapport "CO2 et activités économiques de la France - Tendances 1990-2007", le Commissariat Général au Développement durable a donc pris en compte le solde carbone de l'ensemble des biens importés, exportés, consommés, L'émission de CO2 affiche alors 545 tonnes au compteur en 2007, soit 33% de plus ! Et donc 9 tonnes par citoyen, au lieu de 6,5.

Comme le souligne le Commissariat dans son introduction, "... la première estimation du CO2 associée aux importations donne un bilan des émissions de la demande finale nationale (y compris les importations et hors exportations) nettement plus élevé que celui qui est actuellement rapporté à la CCNUCC. Ce dernier prend uniquement en compte la quantité de CO2 émise sur le territoire national." La CCNUCC étant la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques, chargée du suivi du Protocole de Kyoto sur les émissions de gaz à effet de serre et de l'accord à minima signé à Copenhague en 2009.

D'où une question : les référentiels actuels de la lutte contre le réchauffement climatique sont-ils bien adaptés à la réalité des échanges économiques ?


Thierry Follain : Rejoignez mes contacts sur Viadeo

* Contrepoint réconfortant ou inquiétant : la France est classée 1ère pour son "indice de rendement à faible production de carbone", parmi les pays du G8. D'après le rapport "Prospérité climatique" publié par la Table ronde nationale canadienne sur l'environnement et l'économie.

mardi 3 août 2010

Sondage BVA : les entreprises françaises encore réticentes au développement durable

Selon un sondage BVA pour le Ministère de l'Economie et des Finances, 52 % des entreprises interrogées déclarent "ne pas avoir l'intention d'investir dans le développement durable". Un tiers seulement des entreprises françaises sont déjà passées à l'action en la matière


Un sondage effectué en mars dernier pour la CGPME soulignait que 81 % des PME avaient "intégré le développement durable dans leur réflexion ". La consultation de BVA réalisée en juin révèle cependant que 52% des entreprises ne pensent pas passer à l'action en la matière.

Un tiers des entreprises françaises font du durable

Elément réconfortant, donc : 32 % des entreprises affirment avoir engagé des démarches "durables". 15% "ont l'intention de le faire". Près de la moitié des entreprises agricoles, tant décriées, ont déjà agi, ainsi que 31 % des sociétés de BTP et 37% des services (37 %). Ce qui confirme que l'incitation législative développe les comportements (plus) vertueux. Et laisse supposer le "durable" reste encore limité à l'un de ses 3 piliers, l'environnemental.

Palme verte aux PME

Les grandes entreprises (plus de 250 salariés) sont moyennement mobilisées sur le développement soutenable : 40% ont agi et 44% "s'apprêtent à le faire". Incertaines sur leur avenir, les TPE sont 56 % à rechigner à l'engagement durable. La palme revient aux PME (50 à 250 salariés) : 49 % ont déjà investi dans le DD, tandis que 22 % s'apprêtent à le faire. Non contentes de soutenir l'emploi, elles fondent donc la démarche durable française.

Ce sondage "Engagement dans le développement durable" nous rappelle que l'élan vert qui va de soi dans les médias a encore du chemin à faire dans l'économie réelle...Et qu'il n'est pas encore pleinement perçu comme facteur de performance économique.

Thierry Follain : Rejoignez mes contacts sur Viadeo