mercredi 15 juillet 2009

Desertec : 400 milliards pour alimenter l'Europe en énergie solaire née du désert

Le projet Desertec vise à construire des centrales solaires en Afrique du Nord et au Moyen-Orient pour couvrir à terme 15% des besoins énergétiques de l'Europe et alimenter les pays producteurs. Coût envisagé : 400 milliards d'euros. 12 entreprises allemandes ont signé la convention qui lance ce projet. Son étiquette "Développement durable" peut être discutée.

Energie solaire Europe, Afrique du Nord : projet Desertec
En septembre 2008, Terre Natale annonçait le vaste projet de production d'énergie solaire Desertec. Celui-ci repose sur un réseau de centrales thermiques solaires à concentration (Concentrating Solar-Thermal Power, CSP) réparti dans les déserts nord-africains et moyen-orientaux.

Le solaire sous haute tension

Pour distribuer cette électricité, les promoteurs du projet, grandes entreprises et gouvernement allemands, veulent construire un réseau de lignes de transmission de courant continu haute tension (CCHT). Ce procédé devrait garantir des pertes inférieures à 3 pour cent par 1000 km de distance. Ces liaisons pourraient être aériennes, enterrées ou posées au fond de la Méditerranée. Projet "durable" ? A chacun(e) d'apprécier.

Une rentabilité conditionnée par les évolutions ultérieures

Comme indiqué par Le Moniteur, le kilowatt-heure produit par ce couple électricité thermosolaire et transport CCHT coûte aujourd'hui entre 10 et 20 centimes d'euros (contre de 3 à 5 centimes d'euros pour le kilowattheure nucléaire)(hors coût du démantèlement des centrales obsolètes). Il pourrait devenir plus compétitif avec les évolutions technologiques et la remontée probable des cours du pétrole.

Une double dépendance énergétique ?

Avec Desertec, l'Europe accroît sa dépendance énergétique envers des pays nord-africains et moyen-orientaux dont la stabilité politique n'est pas garantie à terme.

Le mode opératoire change, mais le modèle reste celui d'une production massive d'énergie basée sur des investissement colossaux (équivalent de 90 réacteurs EPR). Quid de l'autonomisation énergétique et de la réduction des consommations, à niveau de vie égal ?

Et le Plan solaire méditerranéen, dans tout cela?

Prévu pour être pleinement opérationnel en 2050, Desertec pourrait être concurrencé par le Plan solaire méditerranéen porté par l'Union pour la Méditerranée, lancé en novembre 2008. Le conditionnel est de rigueur, cette Union impulsée par la France ayant été prudemment estimée "encore vivante" par Henri Guaino, proche conseiller du Président de la République. Si ce plan devait être ranimé, il semblerait peu "durable" que deux projets de cette ampleur et de ce niveau d'investissements coexistent.

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